The Presidents Of The United States Of America

Groupe américain de rock formé en 1993 à Seattle par Dave Dederer (guitare, basse), Chris Ballew (chant, guitare, piano) et Jason Finn (batterie).

Dave Dederer et Chris Ballew, amis d'enfance, s'ennuient dans leur morne Seattle et décident de monter un duo. La formule ne prend pas et, finalement, ils s'acoquinent avec un batteur (Jason Finn). Ainsi démarrent les Presidents Of The United States Of America, PUSA pour les intimes. Tout va ensuite très vite. Une cassette autoproduite et tirée à 500 exemplaires, Froggystyle, s'écoule rapidement. On y découvre les versions initiales des tubes à venir. PopLlama, un label local, les signe et leur permet d'enregistrer un premier album, pour huit mille dollars seulement. C'est cet album que Sony ressort un an plus tard (1995), simplement remasterisé, avec le résultat que l'on sait pour ce rock irrévérencieux et jouissif : trois singles classés et un disque récompensé d'or ou de platine, aux États-Unis, mais aussi en France ou en Angleterre. Dommage que la trombine de Bill Clinton, sur la pochette initiale, preuve supplémentaire du rock fun calibré contenu dans la galette, ait été remplacée par trois statuettes dorées du plus triste effet. En France, outre les incontournables « Lump » et « Peaches », le groupe se fait remarquer pour sa reprise explosive de « Ça Plane Pour Moi ». Un second album, simplement intitulé II, paraît en 1996, le jour des élections présidentielles américaines. Mieux produit et encore plus énergique, il n'atteindra pas cependant les bons résultats de son aîné, notamment à cause d'une dispersion trop flagrante et, surtout, parce que manquant cruellement d'un single à la hauteur, « Volcano » et surtout « Mach 5 » étant bien trop musclés pour percer en radio.

Reprendre la route ? Fatigué par une tournée harassante, le groupe se sépare à la surprise générale, en 1997 ; après quoi est publié un album posthume, Pure Frosting, contenant son lot d'inédits, morceaux live et raretés, dont une reprise du « Video Killed The Radio Star » des Buggles. Mais les fans ne l'entendent pas de cette oreille et, après des milliers de courriers et e-mails de soutien, PUSA renaît de ses cendres, avec l'album Freaked Out And Small (2000), habile mélange du fun et de l'énergie déployés dans leurs deux premiers opus. Malheureusement, un groupe qui ne tourne pas est un groupe qui est condamné à ne pas vendre de disques et Chris Ballew refuse de reprendre la route. Un seul concert, ironiquement appelé « World Tour », sera donné à Seattle, pour quelques amis et fans privilégiés. On y découvre un intérimaire de luxe, en la personne de Duff McKagan (ex-Guns N'Roses) à la basse. Ce n'est pas parce que le groupe ne tourne pas qu'il doit en oublier son compte en banque et cet unique concert fait l'objet d'une édition DVD quelques mois plus tard, puis c'est à nouveau le silence complet. Dave Dederer annonce régulièrement que sa seule envie est de repartir en tournée, contré à chaque fois par un Chris Ballew bien décidé à ne pas quitter son home sweet home, allant même jusqu'à souligner que ce n'est pas parce qu'un disque est sorti que le groupe existe en tant que tel.

Tout ceci est balayé début 2005 par la sortie de Love Everybody, sur le propre label du groupe, PUSA Records. Un album qui, s'il n'apporte rien aux chapitres déjà écoulés et au savoir-faire bien connu du trio, prouve cependant que PUSA a encore la présence d'esprit de s'auto-recycler, en utilisant à bon escient ses recettes d'hier, mais sans toutefois demeurer passéiste. Preuve supplémentaire de l'identité forte et colorée de ce groupe sans aucune équivalence.