Les Négresses Vertes

Groupe français de rock alternatif formé en 1987 en banlieue parisienne par Noël « Helno » Rota, mort en 1993, (chant), Stéphane Mellino (guitare, chant), Mathieu Canavese (accordéon, chant), Paulo (basse), Abraham Sirinix (trombone), Michel Ochowiak (trompette), Jo Roz (piano), Iza Mellino (percussions) et Zé Verbalito (batterie).

La gouaille du Paris de toujours et l'école du rock alternatif, cela donne les Négresses vertes, ainsi appelées parce qu'un concierge irascible les avaient traités de ce nom à la vue de leur dégaine très particulière. Helno, le chanteur, accompagna un temps l'épopée des Bérurier Noir, les autres venaient du cirque rock Zingaro ou du groupe les Maîtres. Bref, la même galaxie.

Malgré des débuts difficiles sur scène, avec des problèmes de mise en place dus à la difficulté de sonoriser correctement une guitare espagnole, un piano bastringue, des percussions et un accordéon sans parler du chanteur qui parfois semble oublier où se trouve le micro, le groupe se met petit à petit en place. Leur chanson Zobi la mouche passe sur Radio Nova en 1986 et bientôt le label anglais de Peter Murray, Off The Track, leur fait signer un contrat. Leur premier album, Mlah, sort en 1989 et connaît très vite le succès. Le public est séduit par leurs costumes de marlous et par leur mélange original de chanson de rue à la française, de sons gitans et de rock. Les textes d'Helno sont marqués d'un humour caustique et d'une poésie populaire dans la lignée de Doisneau : « Un pêcheur dans les algues/Voyant la mer si basse/Que l'pauvre type s'est noyé/Créateur je vous blâme/L'homme est sans nageoire/La nature l'a atrophié ».

L'irremplaçable Helno. Soupçonnées un temps de briguer la place des Pogues en France — Helno, tout aussi édenté, ressemble à Shane MacGowan, avec, tout de même, un faux air de Brel — les Négresses vertes sauront cependant garder une authenticité propre, qui finit par leur ouvrir les portes d'une carrière internationale. En Grande-Bretagne d'abord, puis en Amérique du Nord et en Australie, où l'on apprécie leurs prestations scéniques. Famille nombreuse, leur deuxième album, sort en 1991 et confirme le talent du groupe, qui prend de plus en plus les choses au sérieux, faisant passer la rigolade et l'ivresse après le travail.

Las ! Le 21 janvier 1993, Helno meurt chez sa mère d'une overdose. Depuis, les Négresses essaient de reconquérir leur place dans le cœur du public et sortent un bon album en 1994, Zig-Zague. Mais malgré le talent certain de Stéphane, le chanteur-guitariste, Helno, l'ex-punk crooner à la voix sautillante et voilée, est difficilement remplaçable.