Manderlay

Manderlay

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie dramatique de Lars von Trier, avec Bryce Dallas Howard (Grace), Isaach De Bankolé (Timothy), Danny Glover (Wilhelm), Willem Dafoe (le père de Grace), Lauren Bacall (Mam), Jean-Marc Barr (Mr. Robinson).

  • Scénario : L. von Trier
  • Photographie : Anthony Dod Mantle
  • Décor : Peter Grant
  • Montage : Molly Malene Stensgaard
  • Pays : Danemark
  • Date de sortie : 2005
  • Son : Couleurs
  • Durée : 2 h 19

Résumé

Après avoir quitté Dogville, Grace et son père arrivent dans une plantation de coton de l’Alabama qui semble encore régie par des principes remontant au temps de l’esclavage. La vieille dame blanche, Mam, qui dirige l’entreprise d’une poigne de fer, meurt, et Grace décide de rester pour apprendre aux Noirs l’usage de la démocratie et de la liberté. Elle va aller de déconvenue en déconvenue : indolence du personnel, récoltes compromises, vol de la recette de l’exploitation… jusqu’au camouflet final : les anciens esclaves lui demandent de rétablir l’ancien code et d’être leur nouvelle Mam !

Commentaire

Dans ce film résolument politiquement incorrect Lars von Trier dénonce l’arrogance et l’inefficacité du moralisme américain (on peut y voir une métaphore de la guerre d’Irak), sans pour autant idéaliser les victimes. Refusant tout manichéisme, il s’attache surtout à montrer que Noirs et Blancs sont des êtres humains, capables les uns et les autres du meilleur comme du pire, avec tout de même une excuse de taille pour les anciens esclaves : ils ont été façonnés par une société qui, globalement, ne les a jamais vraiment acceptés. « You made us ! » (« C’est vous qui nous avez faits ») clame le « mauvais » Noir lorsque la « bonne » Grace le démasque.