les Guerriers de l'enfer

Who'll Stop the Rain ?

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film policier de Karel Reisz, avec Nick Nolte (Ray Hicks), Tuesday Weld (Marge Converse), Michael Moriarty (John Converse), Anthony Zerbe (Antheil).

  • Scénario : Judith Rascoe, Robert Stone, d'après son roman Dog Soldiers
  • Photographie : Richard H. Kline
  • Décor : Dale Hennesy, Robert de Vestel
  • Musique : Laurence Rosenthal
  • Montage : John Bloom
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1978
  • Son : couleurs
  • Durée : 2 h 06

Résumé

À la demande de son ami John Converse, mais à contre-cœur, Ray Hicks accepte de « passer » du Viêt Nam aux États-Unis deux kilos d'héroïne. Manipulés, les deux passeurs occasionnels, avec Marge, l'épouse de John qui deviendra l'amie de Ray, vont se trouver impliqués, à leur retour aux États-Unis, dans une guerre de trafiquants qui prendra des allures de descente aux enfers.

Commentaire

Un des plus beaux films du trop méconnu Karel Reisz, cinéaste d'origine tchécoslovaque, dont l'essentiel de la carrière s'est déroulé en Angleterre. C'est aussi son second film américain, après le Flambeur. Film à la fois lyrique et analytique, dépassant les limites strictes du « thriller » dans lequel il s'inscrit d'emblée, c'est aussi la plus achevée des paraboles que le cinéma ait consacrées au thème du retour (du Viêt Nam) et à la toxicomanie, considérée comme maladie de société. Symboliques d'une nouvelle « génération perdue », les antihéros de Reisz ont un comportement infantile, régressif et suicidaire. Ils ont en commun le jeu avec la mort, caractéristique de l'adolescent immature. Film sur l'échec, foncièrement pessimiste, les Guerriers de l'enfer est aussi une manière de chef-d'œuvre d'un cinéma physique qui serait en même temps le plus subtil qui se puisse rêver, où la nécessité du cadrage, la perfection du montage, la gestuelle des interprètes répondent constamment à la justesse du point de vue et définissent ensemble la morale de l'œuvre : non celle de l'idée qui lui préexiste, mais celle qui sourd d'une mise en scène irréprochable.