les Carabiniers

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film de guerre parodique de Jean-Luc Godard, avec Marino Mase (Ulysse), Albert Juross (Michel-Ange), Geneviève Galéa (Vénus), Catherine Ribeiro (Cléopâtre), Gérard Poirot et Gérard Brassat (les carabiniers).

  • Scénario : Jean-Luc Godard, Jean Gruault, Roberto Rossellini, d'après la pièce de Benjamin Jappolo
  • Photographie : Raoul Coutard
  • Décor : Jacques Fabre
  • Musique : Philippe Arthuys
  • Montage : Agnès Guillemot, Lila Lakschmanan
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1963
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 20

Résumé

Les carabiniers viennent chercher Ulysse et Michel-Ange, deux paysans analphabètes qui doivent partir faire la guerre pour le roi. Ils quittent donc leur mère Cléopâtre et leur sœur Vénus ; ils leur enverront des cartes postales au fil de leurs conquêtes. Ils reviennent vainqueurs ; le monde leur appartient : d'innombrables cartes postales représentent leurs titres de propriété. Finalement, quand ils veulent récupérer leur butin, ils apprennent que le roi a signé la paix. Pour leur excès de zèle, ils seront fusillés.

Commentaire

Cette adaptation très libre d'une pièce italienne est une fable corrosive dans l'esprit d'Alfred Jarry (les personnages s'interpellent avec force « merdre ») et de Jean Vigo, à qui le film est dédié. Godard y règle ses comptes avec le genre héroïque des films de guerre. L'utilisation de « stocks shots » (plans d'archives) et de multiples citations de lettres de soldats, de bulletins militaires est d'un cynisme particulièrement virulent, et Godard est rarement allé aussi loin dans l'analyse de l'aliénation idéologique fondée sur le désir de possession (les célèbres séquences des cartes postales).