le Trou

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Jacques Becker, avec Raymond Meunier (Monseigneur), Marc Michel (Gaspard), Michel Constantin (Jo), Philippe Leroy (Manu), Jean Kéraudy (Roland).

  • Scénario : Jacques Becker, Jean Aurel, José Giovanni, d'après son roman
  • Photographie : Ghislain Cloquet
  • Décor : Renzo Mondellini
  • Montage : Marguerite Renoir, Geneviève Vaury
  • Pays : France et Italie
  • Date de sortie : 1960
  • Durée : 1 h 23

Résumé

Cinq hommes creusent un tunnel dans la prison de la Santé pour s'enfuir. Dénoncé par l'un d'eux qui doit être libéré car la plainte contre lui a été abandonnée, ils sont pris au dernier moment.

Commentaire

Ultime film de Becker qui y a mis ses dernières forces avant de se laisser mourir, le Trou est aussi son chef-d'œuvre, devenu un classique après avoir été un échec. Sans concession, aussi dur et lisse que la pierre que les cinq prisonniers creusent sans relâche, ce film donne l'impression d'avoir été fait et interprété comme il est regardé : les dents serrées. Les caractères y sont ramenés à une épure quasi granitique et ne se définissent que par l'obsession du trou qui leur donnera liberté et individualité. Gaspard, le seul qui soit affublé d'une psychologie, est aussi celui par qui le plan échouera. Le découpage, toujours géométrique et mesuré chez Becker, a ici une rigueur inexorable où chaque plan semble venir « cisailler » le précédent, tandis que la bande sonore, sans musique, est une véritable partition de bruits de couloirs, de pas obsédants et de crissements agressifs qui écorchent l'oreille : ceux du métal qui attaque la pierre. Fascinant et insupportable.