le Ruban blanc

Das Weisse Band – Eine deutsche Kindergeschichte

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Michael Haneke, avec Christian Friedel (l'instituteur), Leonie Benesch (Eva), Burghart Klaussner (le pasteur), Rainer Bock (le médecin), Ulrich Tukur (le baron), Ursina Lardi (la baronne).

  • Scénario : Michael Haneke, avec la collaboration de Jean-Claude Carrière
  • Photographie : Christian Berger
  • Décor : Christoph Kanter
  • Montage : Monika Willi
  • Pays : Allemagne/Autriche/France/Italie
  • Date de sortie : 2009
  • Son : Noir & blanc 
  • Durée : 2h25
  • Prix : Palme d'or à Cannes 2009

Résumé

Des événements inexplicables, se succèdent, dans un village du nord de l'Allemagne, durant l'hiver 1913. Village habité par des protestants, tous partisans de la rigueur morale et du respect de l'autorité – ainsi, le pasteur bat violemment ses deux enfants à cause de leur retard et les force à porter un ruban blanc, symbole de pureté, comme lorsqu'ils étaient petits. Sig, le fils du baron, est enlevé, le fils du régisseur tombe malade, un enfant handicapé est molesté, un médecin et ses enfants, une sage-femme et son fils, disparaissent mystérieusement. Aucun coupable n'est identifié. Septembre 1914 arrive : la guerre éclate.

Commentaire

Michael Haneke, après Le Temps du loup et Caché, dans lesquels il élaborait en vase clos des atmosphères et des conflits insoutenables, élargit ici son propos à toute une communauté. Dans la grande lignée du cinéma de Carl Dreyer, sa description du village allemand, corseté dans sa tradition religieuse luthérienne, où règnent les figures d'autorité – le seigneur, le pasteur, l'instituteur –, bien qu'elle soit datée précisément d'avant la Première Guerre mondiale, renvoie à toute société organisée sur la rigueur, celle où la toute-puissance des pères, de toutes sortes, demeure primordiale. Les incidents qui surviennent n'ont pas besoin d'explications, ils contribuent à accentuer l'étrangeté toute hanekienne du propos. Sous la surface glacée des images (superbes) en noir & blanc, couvent des sentiments inquiétants, des arrière-mondes cruels où le Mal attend l'instant du surgissement – la guerre, par exemple…