la Rue
Die Strasse
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame de Karl Grune, avec Eugen Klöpfer (l'homme), Lucie Höglich (la femme), Aud Egede Nissen (la prostituée), Leonhard Haskel (le souteneur), Anton Edthofer.
- Scénario : Karl Grune, Julius Urgiss, d'après un projet de Carl Mayer
- Photographie : Karl Hasselmann
- Décor : Karl Görge, Ludwig Meidner
- Pays : Allemagne
- Date de sortie : 1923
- Son : noir et blanc
- Durée : 2 057 m (environ 1 h 16)
Résumé
Désireux un soir de changer d'air, un petit bourgeois quitte sa maison et son ménage pour découvrir la vie nocturne. Attiré par les sortilèges de la rue, il se promène dans les quartiers chauds. L'aventure survient avec une prostituée qui l'entraîne dans un tripot. Là, il perd tout ce qu'il veut ; une bagarre éclate et il y a un mort. Toute la bande veut évidemment se débarrasser du meurtre en le faisant accuser. On l'emmène à la police et, après avoir songé dans son désespoir à se suicider, il est relâché le lendemain matin. Il quitte le commissariat pour rentrer chez lui.
Commentaire
Sur un sujet réaliste et social, le film représente un aboutissement parfait des conceptions du Kammerspiel, cinéma tout d'intériorité alors défendu en particulier par Carl Mayer. Tournage en studio, jeu des lumières et des ombres, stylisation presque allégorique des personnages, absence d'intertitres, tout concourt à créer une atmosphère envoûtante. Temps et destin se confondent autour de quelques éléments moteurs : la nuit, la rue et le désir, dans un style dont l'originalité et la densité auront une influence durable sur le cinéma.