la Reine Christine

Queen Christina

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film historique de Rouben Mamoulian, avec Greta Garbo (Christine), John Gilbert (Antonio), Ian Keith (Magnus), Lewis Stone (Oxenstierna).

  • Scénario : Salka Viertel, Margaret Levino, H. M. Harwood
  • Photographie : William Daniels
  • Décor : Edwin B. Willis, Alexander Toluboff
  • Musique : Herbert Stothart
  • Montage : Blanche Seewell
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1933
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 41

Résumé

Christine, encore enfant, succède à son père sur le trône de Suède. Elle devient une reine pacifique et éclairée, menant une vie libre. Le roi d'Espagne lui envoie un ambassadeur, Antonio, en vue de l'épouser. Elle le rencontre dans une auberge, déguisée en garçon. Ils doivent partager la même chambre et Antonio est troublé par le jeune homme. Il découvre le subterfuge et tombe amoureux. Christine veut abdiquer, mais son ancien amant tue Antonio en duel.

Commentaire

Ce film est l'antithèse de la conception historique de Sternberg dans l'Impératrice rouge. Autant ce dernier crée par une surcharge décorative un espace imaginaire, autant Mamoulian essaie de crédibiliser sa reconstitution. Les deux films échappent à leur façon au standard hollywoodien. Le décor du film de Mamoulian est imposant, mais presque vidé par une mise en scène aiguë qui en souligne la géométrie froide. La lumière très tranchée donne un modelé très dur aux visages, accentuant le côté « janséniste » du film. Celui de Garbo, si charnel dans ses premiers films, devient un masque androgyne, beau et terrible, dont l'ambiguïté est merveilleusement exploitée dans la scène où, déguisée en jeune homme, elle séduit John Gilbert. Même quand il découvre son identité, le trouble de leur relation persiste comme un parfum.