l'Incompris

Incompreso

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Luigi Comencini, avec Anthony Quayle (sir Duncombe), Stefano Colagrande (Andrea), Simone Giannozzi (Milo), John Sharp, Giorgia Moll, Graziella Granata.

  • Scénario : Leo Benvenuti, Piero De Bernardi, d'après le roman de Florence Montgomery
  • Photographie : Armando Nannuzzi
  • Décor : Ranieri Cochetti
  • Musique : Fiorenzo Carpi (et Mozart)
  • Montage : Nino Baragli
  • Production : Rizzoli Films
  • Pays : Italie
  • Date de sortie : 1967
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 45
  • Prix : Nastro d'argento pour la photo (Venise) ; David de Donatello (Florence)

Résumé

Le consul de Grande-Bretagne à Florence, sir Duncombe, a rejoint son poste après la mort de sa femme à Londres. Il retrouve ses deux fils, Andrea et Milo (qui est encore un petit enfant). Inconsciemment, il reporte sur celui-ci, qui est de santé fragile, toute son affection, provoquant ainsi le désarroi d'Andrea qui supporte mal la perte de sa mère. Le jeune garçon, tout en persécutant innocemment Milo dont il est jaloux, tente de conquérir l'estime de son père et même de devenir un adolescent capable de se mêler à la vie des adultes. Mais c'est Milo qui, involontairement, le jour de sa guérison, fera faire à Andrea une chute mortelle au cours d'un jeu périlleux. Pendant l'agonie d'Andrea, son père découvre tout l'amour que celui-ci lui portait. Il reconnaît son erreur et Andrea expire certain de son affection.

Commentaire

Un mélodrame à portée universelle

Ce film a été d'abord un événement dans l'histoire… de la critique. Inaperçu, voire vilipendé quand l'Italie le présenta à Cannes en 1967, il fut unanimement salué onze ans plus tard comme l'un des chefs-d'œuvre de Comencini. Tiré d'un roman « lacrymal » fin de siècle, transposé à notre époque avec habileté (par exemple dans l'épisode de la bande magnétique conservant la voix de sa mère, et qu'Andrea efface par erreur), l'Incompris est un film extrêmement personnel dans l'analyse du monde enfantin et du rapport entre père et fils. De cette histoire ténue, la sûreté de l'écriture, l'intelligence des repérages, opposant à la cruauté des situations la beauté des sites (le film est entièrement tourné en décors authentiques à Florence) et la maîtrise de l'interprétation (Quayle est remarquablement nuancé) distillent une émotion croissante, qui, par-delà le mélodrame, touche à l'universel.