Zelig

Zelig

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de Woody Allen, avec Woody Allen (Leonard Zelig), Mia Farrow (le docteur Eudora Fletcher), la voix de Patrick Horgan et la participation de Susan Sontag, Irving Howe, Saul Bellow, Bricktop, le docteur Bruno Bettelheim, le professeur John Morton Blum.

  • Scénario : Woody Allen
  • Photographie : Gordon Willis
  • Décor : Mel Bourne
  • Musique : (et adaptation) : Dick Hyman
  • Montage : Susan E. Morse
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1983
  • Son : Couleurs et NB
  • Durée : 1 h 20

Résumé

Zelig a le don étrange de se fondre dans n'importe quel environnement. Véritable caméléon humain, il se transforme à volonté en Noir, en Jaune, en écrivain, boxeur, musicien, évêque, joueur de base-ball… Des Années folles à l'avènement du nazisme, il vivra ainsi mille aventures, jusqu'à ce que l'amour d'une femme psychiatre lui permette de redevenir normal.

Commentaire

Zelig s'apparente aux pastiches « philosophiques » qui émaillent l'œuvre écrite de Woody Allen. Éblouissant pot-pourri de références historiques, littéraires, cinématographiques (Citizen Kane, Reds, Elephant Man), psychanalytiques et musicales, c'est le film le plus radical et le plus énigmatique d'Allen. Sa pauvreté esthétique (son « plat », photo granuleuse, jeu « décalé ») est le fruit d'une élaboration savante, sans précédent, et qui constitue à elle seule une des plus éblouissantes mystifications de l'histoire du cinéma. Chef-d'œuvre de distanciation, ce film est aussi une belle réflexion sur les paradoxes de la folie et de la normalité, une tentative audacieuse de l'auteur-comédien de se délivrer de lui-même en se rendant à la fois omniprésent et insaisissable…