The Artist

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de Michel Hazavanicius, avec Jean Dujardin (George Valentin), Bérénice Bejo (Peppy Miller), John Goodman (Al Zimmer), James Cromwell (Clifton), Penelope Ann Miller (Doris), Missi Pyle (Constance).

Résumé

George Valentin, star hollywoodienne du cinéma muet, ne croit pas dans l'avenir du cinéma parlant en 1928, et s'obstine à tourner des films « à l'ancienne ». Effondré par son échec, il tombe du jour au lendemain dans la pauvreté et l'oubli. Mais Peppy Miller, la jeune actrice qu'il avait aidée à ses débuts dans le muet, amoureuse de lui en secret, est devenue une vedette du parlant ; elle le sauve de l'incendie qu'il avait allumé pour se suicider, le recueille et fait de lui son partenaire dans une comédie musicale qui connaîtra le succès.

Commentaire

Michel Hazavanivius a tenté un énorme pari pour son troisième film, après ses parodies à succès des films d'OSS 117, déjà avec Jean Dujardin : réaliser un film muet, en noir & blanc, se passant à la fin des années vingt, lors du passage du cinéma muet au parlant. Soixante ans après Chantons sous la pluie, de superbe mémoire, l'enjeu était délicat. La réussite du film en est d'autant plus éclatante : ni parodie, ni pastiche, mais hommage attentif et ému à une époque légendaire, The Artist évite les pièges de la reconstitution. Les tournages de 1927, le star-system, l'ambiance des studios recomposée avec exactitude – les spécialistes n'y ont décelé aucune erreur –, les costumes, le jeu des acteurs (prix d'interprétation à Cannes 2011 pour Jean Dujardin), le rythme de la narration, semblable à celui de l'époque, un scénario mêlant à juste dose comédie et mélodrame, tout concourt à faire du film un modèle de recréation. Le public ne s'y est pas trompé, qui lui a offert un succès inattendu, tant en France qu'à l'étranger, lui ouvrant la route des Oscars. Pari tenu.