Psychose

Psycho

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film policier d'Alfred Hitchcock, avec Anthony Perkins (Norman Bates), Janet Leigh (Marion Crane), Vera Miles (Lila Crane), John Gavin (Sam Loomis), Martin Balsam (Milton Arbogast), John McIntire (shérif Chambers), Simon Oakland (Dr Richmond), Frank Albertson (Tom Cassidy).

  • Scénario : Joseph Stefano d'après le roman de Robert Bloch
  • Photographie : John L. Russell
  • Décor : Joseph Hurley, Robert Claworthy, George Milo
  • Musique : Bernard Herrmann
  • Montage : George Tomasini
  • Production : A. Hitchcock (Paramount)
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1960
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 49

Résumé

Employée dans une agence immobilière, Marion dérobe 40 000 dollars à son patron dans un mouvement irraisonné et s'enfuit de la ville. À la nuit, elle arrête son auto dans un motel désert, tenu par un jeune homme étrange, Norman, qui vit en compagnie de sa vieille mère invisible (on l'entend crier). Alors qu'elle prend sa douche, Marion est assassinée par la vieille. Mais elle est recherchée par son amant, et par sa sœur Lila, et aussi par le détective de la compagnie d'assurances. Ce dernier se rend au motel où il est tué à son tour. En fouillant la maison, Lila échappe de peu à la mort… et démasque la folie de Norman.

Commentaire

Un faux film d'épouvante

Produit par Hitchcock pour 8 000 dollars, le film en rapporta (du vivant du metteur en scène) 13 millions. Tourné avec une équipe rapide de télévision, il n'en est pas moins typique de son auteur (dialogue réduit, jeu sur les nerfs du spectateur…) et, selon lui, « appartient aux cinéastes plus que tous les films que j'ai tournés ». Il marque toutefois un écart dans la carrière de Hitchcock : il n'y a pas de personnage central, et la caméra ne peut proposer au spectateur l'identification partielle qui était sa règle. Aussi Psychose s'impose d'abord par sa virtuosité technique (le meurtre sous la douche, la découverte de la mère) et par le malaise que créent des passages plus lents (l'errance de Marion dans sa voiture, le plan autour de son cadavre).

L'immense succès du film tient à un malentendu : sous la défroque de l'épouvante, on retrouve quelques-unes des obsessions majeures du cinéaste : le voyeurisme et le meurtre se substituant l'un à l'autre, le rapport à l'argent fatal mais obscène, l'Œdipe inguérissable. La simplicité du prétexte (un fait divers) accentue le caractère mythologique de ces thèmes. Aussi, l'action terminée, les scènes finales relèvent du constat scientifique. L'interprétation hallucinante d'Anthony Perkins le rendit célèbre, mais figea sa carrière.

  • 1960 Psychose, film de A. Hitchcock.