Pétain
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Film historique de Jean Marbœuf, avec Jacques Dufilho (Pétain), Jean Yanne (Laval), Jean-Claude Dreyfus (Dumoulin), Jean-Pierre Cassel (Hans Roberto), Denis Manuel (Reynaud), Julie Marbœuf (Colette), Clovis Cornillac (François).
- Scénario : Jean Marbœuf, Jean-Pierre Marchand, Alain Riou
- Photographie : Dominique Bouilleret
- Décor : Jérôme Clément
- Musique : Georges Garvarentz
- Montage : Anne-France Lebrun
- Pays : France
- Date de sortie : 1992
- Son : couleurs
- Durée : 2 h 13
Résumé
Invasion allemande, soldats français déchiquetés par les schrapnell, exode éperdu des Français vers le Sud sous le mitraillage des Messerschmitt… dès les premières images, le décor est planté. Puis viennent les pleins pouvoirs accordés par l'Assemblée du Front Populaire au vieux maréchal (84 ans) encore auréolé de la gloire de Verdun. Commence alors l'étonnant compagnonnage-affrontement entre les deux hommes qui vont gérer la faillite de la France : Pétain et Laval.
Commentaire
Pour les auteurs du film il n'y a pas de doute sur le verdict final : Pétain et Laval se sont lourdement trompés et rien n'est passé sous silence des aspects les plus honteux du régime de Vichy : épuration des juifs et des francs-maçons, discrimination raciale, rafle du Vél d'Hiv, collaboration avec l'occupant. Cette volonté d'être complet est ce qui fait la force du film sur le plan historique mais l'affaiblit un peu sur le plan cinématographique : séquences trop courtes, style heurté, personnages esquissés à grands traits. Le film trouve son rythme quand se noue le lien ambigu entre Pétain et Laval. En présentant des portraits nuancés de Pétain et surtout de Laval, les auteurs du film nous font pénétrer plus avant dans la psychologie des deux hommes qui ont probablement cru servir leur pays. Cela n'amène pas le spectateur à en conclure que tout le monde avait raison et, à la fin de ce film historiquement crédible et psychologiquement vraisemblable, c'est avec soulagement que l'on voit danser la bannière étoilée derrière les dunes de Normandie, annonce de la fin de la cour mérovingienne de Vichy.