Habemus Papam

Habemus Papam

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de Nanni Moretti, avec Michel Piccoli (le Pape), Nanni Moretti (le psychanalyste), Jerzy Stuhr (le porte-parole), Renato Scarpa (le cardinal Gregori), Margherita Buy (la psychanalyste), Franco Graziosi (le cardinal Bollati).

  • Scénario : Nanni Moretti, Francesco Piccoli & Federica Pontremoli
  • Photographie : Alessandro Pesci
  • Montage : Esmeralda Calabria
  • Musique : Franco Piersanti
  • Pays : Italie/France
  • Date de sortie : 2011
  • Son : Couleurs
  • Durée : 1 h 44

Résumé

Au Vatican, le conclave est réuni pour procéder à l'élection du nouveau pape. Surprise, c'est un Français, le cardinal Melville, qui est désigné. Mais au moment de se présenter devant les fidèles Place Saint-Pierre, il craque et la Curie doit faire appel à un psychanalyste pour tenter de le convaincre d'accepter la charge. Melville parvient à s'esquiver et redécouvre le monde réel dans les rues de Rome, entre cafés et répétitions théâtrales. Pendant sa fugue, une doublure joue son rôle derrière les rideaux de la chambre papale, tandis que le psychanalyste organise un tournoi de volley-ball entre cardinaux. Revenu au Vatican, Melville renonce publiquement au trône.

Commentaire

Habemus Papam aurait pu s'intituler Vacances romaines avec tout autant de pertinence. C'est en effet un moment de vacances, vacance du pouvoir ecclésiastique, contraint d'user de subterfuges pour faire croire que tout est en place, et vacances dans l'itinéraire personnel du cardinal Melville, découvrant, grâce à sa fuite devant la responsabilité, un monde oublié, autrement vivant que celui du Vatican et de ses intrigues. On attendait de la part de Moretti un brûlot anti-papal, l'équivalent pour la religion de son précédent Caïman pour la politique. Plus finement, l'auteur dépouille son héros de ses oripeaux, retrouvant ainsi la vérité de l'homme. D'un côté, des cardinaux vénérables qui se débarrassent, le temps d'un match de volley-ball, de leurs rituels rigides, de l'autre, un personnage fragile qui rejette sa cuirasse et réapprend à respirer avant de choisir la vie : le point de vue critique s'impose tout seul. Sans oublier le coup de patte en direction des psychanalystes, plus aptes à arbitrer un tournoi sportif qu'à résoudre les inquiétudes de leur patient.