Francisca

Francisca

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Manoel de Oliveira, avec Teresa Meneses (Francisca/Fanny), Diodo Doria (Jose Augusto), Mario Barroso (Camilo Castelo Branco).

  • Scénario : Manoel de Oliveira, d'après le roman d'Agustina Bessa Luis Fanny Owen
  • Photographie : Elso Roque
  • Décor : Antonio Casimiro
  • Musique : João Paes
  • Montage : Monique Rutler
  • Pays : Portugal
  • Date de sortie : 1981
  • Son : couleurs
  • Durée : 2 h 46

Résumé

Dans le Portugal du milieu du xixe siècle, un cynique don juanesque, Jose Augusto, et un tendre fidèle, Camilo, voient leur amitié changer de visage avec leur amour commun pour Francisca, dite aussi « Fanny ». Le premier enlève la jeune femme qui se laisse faire, puis s'en lasse et la trompe. Le second éprouve les affres de la jalousie, mais bénéficie des confidences de Francisca. À sa mort, elle s'arrange, en mutilant son journal, pour laisser à jamais entier le mystère de ses sentiments, que même Jose Augusto ne pourra pénétrer en la faisant autopsier (elle est restée vierge) et en contemplant son cœur.

Commentaire

Le dernier volet, après le Passé et le Présent, Benilde ou la Vierge Mère, Amour de perdition d'une tétralogie dite par l'auteur lui-même des « amours frustrées ». Il a été réalisé selon les principes très personnels mis au point par ce très grand réalisateur portugais : notamment de longs plans statiques, où les acteurs, même dans les scènes de dialogues (fort beaux, et riches en aphorismes), parlent sans se regarder et en se tournant vers la caméra. Si surprenant que ce soit, ce parti pris fonctionne admirablement au service de cette belle et trouble histoire, où les femmes sont finalement montrées, derrière leur pureté et leur mystère, comme des êtres infiniment plus cruels et plus lointains que, sous leur affectation de cynisme, ne peuvent l'être les hommes.