En rade

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Mélodrame d'Alberto Cavalcanti, avec Nathalie Lissenko (la blanchisseuse), Catherine Hessling (la fille de salle), Thomy Bourdelle (un docker), Philippe Hériat (l'idiot), Georges Charlia.

  • Scénario : Alberto Cavalcanti, Claude Heymann
  • Photographie : Jimmy Rogers, P. Engberg, André Frairlie
  • Décor : Robert-Jules Garnier, Erik Aes (maquettes)
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1927
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 600 m (environ 1 h)

Résumé

Dans une ville portuaire, une idylle contrariée entre le fils d'une blanchisseuse et une serveuse de bar. L'homme est surtout attiré par l'appel du large, la fille est l'objet des moqueries des dockers. Un simple d'esprit, une mère possessive, quelques comparses complètent le tableau.

Commentaire

Français d'adoption, le Brésilien Alberto Cavalcanti avait fait ses débuts comme décorateur de Marcel L'Herbier, avant de se consacrer au cinéma d'avant-garde, dans la mouvance de Jean Renoir. Après une tentative de « cinéma pur », Rien que les heures, il tourne En rade, où les éléments mélodramatiques, de rigueur en ce temps-là, sont enchâssés dans un écrin visuel de qualité. Il y a des réminiscences de Fièvre de Delluc et des Damnés de l'océan de Sternberg dans cette « marine » qui a pu influencer, en retour, le Marius de Pagnol et, plus généralement, le « réalisme poétique » des années 1930. L'échec commercial du film obligea son auteur à se tourner vers des entreprises moins ambitieuses, avant de partir pour l'Angleterre.