Comment l'esprit vient aux femmes

Born Yesterday

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de George Cukor, avec Judy Holliday (Billie Dawn), Broderick Crawford (Harry Brock), William Holden (Paul Verrall), Howard St-John (Jim Devery), Frank Otto (Eddie).

  • Scénario : Albert Mannheimer, d'après la pièce de Garson Kanin
  • Photographie : Joseph Walker
  • Décor : Harry Horner
  • Musique : Frederik Hollander
  • Montage : Charles Nelson
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1950
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 43

Résumé

Puissant self-made man aux ambitions politiques, Harry Brock embauche le journaliste Paul Verrall pour « éduquer » sa maîtresse inculte et gaffeuse, Billie Dawn. Celle-ci tombe amoureuse de Paul et, une fois instruite, l'aidera à dénoncer les manœuvres illégales de Brock, dont elle avait été jusqu'ici l'innocente complice.

Commentaire

Hilarante satire des institutions, éloge de la démocratie américaine en pleine paranoïa maccarthyste, le film fit mouche. Judy Holliday y recréait le rôle qui l'avait rendue célèbre sur scène, où elle avait remplacé Jean Arthur au pied levé. Harry Cohn, patron de la Columbia, voulait que Rita Hayworth, alors sa principale vedette, incarne le personnage à l'écran. Il se laissa finalement persuader d'engager cette « grosse fille juive » (sic) qui, cette année-là, ravit l'Oscar aux favorites, Bette Davis (Eve) et Gloria Swanson (Sunset Boulevard). Sa façon de se trémousser vulgairement devant la femme d'un sénateur, de séduire candidement un William Holden à lunettes, de mettre hors de lui Broderick Crawford en le battant aux cartes, fixa le stéréotype d'un personnage qui rappelait Betty Boop et annonçait Marilyn Monroe. Le scénario reprenait le thème clef du cinéma de Cukor, celui de Pygmalion, et le cinéaste, qui avait révélée l'actrice l'année précédente dans Madame porte la culotte, tourna encore avec elle deux films importants, Je retourne chez maman (1952) et Une femme qui s'affiche (1954).