Carlos, le film

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame politique d'Olivier Assayas, avec Edgar Ramirez (Carlos) , Alexander Scheer (Johannes Weinrich), Nora von Waldstätten (Magdalena Kopp), Christophe Bach (Hans-Joachim Klein), Aljoscha Stadelmann (Wilfried Böse), Rami Farah (Joseph).

  • Scénario : Olivier Assayas & Dan Franck, d'après une idée de Daniel Leconte
  • Photographie : Yorick Le Saux & Denis Lenoir
  • Décor : François-René Labarthe
  • Montage : Luc Barnier
  • Pays : France/Allemagne
  • Date de sortie : 2010
  • Son : Couleurs
  • Durée : 2 h 45
  • Prix : Meilleur jeune espoir masculin pour Edgar Ramirez, César 2011

Résumé

Entre 1973 et 1991, Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, va mener, d'un pays à l'autre, une carrière de terroriste international, entre assassinats d'homme politiques, attentats contre des compagnies d'aviation (à Orly) ou des journaux (rue Marbeuf, à Paris) et prise d'otages, comme celle des ministres de l'énergie des pays membre de l'OPEP, réunis à Vienne en 1975. Poursuivi par la CIA et les services secrets occidentaux, lâché par ses anciens amis survivants, il se réfugie, après la chute du mur de Berlin, au Soudan, où, dénoncé, il sera arrêté par les agents français.

Commentaire

Le film est la version réduite d'une série de trois épisodes filmés pour la chaîne Canal+, et projetés en avant-première au Festival de Cannes 2010, ce qui constitua un précédent. La contraction en 165 minutes des 330 minutes originales est une réussite, car le film ne perd rien, par rapport au téléfilm, en rythme ni en lisibilité. Olivier Assayas a réalisé un modèle de biopic, suivant au plus près les déplacements de son personnage, montrant sa violence et ses réactions folles, sans jamais le juger ni le présenter comme un monstre, ce qui aurait été facile : la description neutre de ses actes est suffisante pour que le spectateur se fasse son propre jugement. Carlos, s'il fut un tueur professionnel, le fut pour des raisons politiques et idéologiques, ce qu'Assayas n'excuse en rien mais permet de comprendre. Il reconstitue avec clarté et une crédibilité étonnante le contexte historique de ces années de plomb et la folie meurtrière qui les parcourut. Edgar Ramirez, acteur vénézuélien inconnu, reçut le César du meilleur espoir masculin pour sa parfaite incarnation du personnage.