virus Zika

(du nom d'une forêt de l'Ouganda)

virus Zika
virus Zika

Virus transmis par des moustiques du genre Aedes (dont le moustique-tigre), qui provoque une maladie associant de la fièvre, des douleurs articulaires, des céphalées et une éruption cutanée.

1. Le virus Zika

1.1. Origine et expansion du virus Zika

Le virus Zika appartient à la famille des flavivirus (Flaviviridae) comme les virus responsables de la fièvre jaune, de la dengue ou du Chikungunya. Il a été découvert en Ouganda en 1947 chez le macaque rhésus, dans le cadre d’une surveillance de la fièvre jaune. En 1952, à l’occasion d’une petite épidémie en Ouganda et en Tanzanie, le virus a été observé pour la première fois chez l’homme.

On ignore si d’autres épidémies ont existé avant cette date, mais pendant les 50 années suivantes divers foyers épidémiques ont été recensés en Afrique. En 2007, la maladie touche un archipel micronésien puis envahit toute la Polynésie au cours de l’année 2013.

1.2. L'épidémie de 2015

Fin 2015, de très nombreux cas de maladie à virus Zika sont signalés en Amérique Centrale, dans les Caraïbes, au nord-est du Brésil et des pays voisins dont la Guyane. L’extension de l’épidémie est si intense et foudroyante que l’Organisation mondiale de la santé lance une alerte d’urgence fin janvier 2016 et met en place divers programmes de recherche, de prévention et d’information.

Ainsi, l’hiver 2015-2016 aura été marqué par la plus large épidémie répertoriée de maladie à virus Zika ainsi que par la mise en évidence des risques de complications liées à cette infection le plus souvent bénigne.

1.3. La transmission du virus Zika

Le virus Zika est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique du genre Aedes dont l’Aedes ægypti, très répandu sur toute la zone intertropicale, ou le moustique-tigre d’expansion plus récente, y compris sous les climats plus tempérés.

Le moustique ingère le virus en piquant un sujet contaminé, malade ou non. Il semble que 12 à 14 jours soient nécessaires pour que le virus se développe, une période beaucoup plus longue que pour les autres flavivirus. De rares cas de transmission interhumaine ont été signalés. Les médecins ont évoqué, sans preuve, une transmission par voie sexuelle, mais la présence abondante de virus dans la salive des malades peut évoquer d’autres hypothèses.

Pour en savoir plus, voir l'article maladies transmises par les insectes.

2. La maladie à virus Zika

2.1 Signes et diagnostic de la maladie à virus Zika

La maladie à virus Zika est une arbovirose comme la fièvre jaune ou la dengue, mais elle est habituellement beaucoup moins sévère que ces autres fièvres tropicales. Dans plus de 80 % des cas, l’infection reste muette : elle ne donne lieu à aucune manifestation et passe inaperçue. Dans les autres cas, après une incubation de 2 à 5 jours après la piqûre du moustique, on observe une fièvre modérée, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête, une éruption de plaques rosées (exanthème), une conjonctivite, un état de malaise ou de fatigue générale.

Ces signes durent entre 2 et 7 jours en moyenne, une période pendant laquelle on trouve en abondance de l’ARN viral dans le sang, les urines, la salive et le liquide céphalorachidien. La détection de l’ARN viral permet d’affirmer le diagnostic en cas de doute sur les signes cliniques.

La maladie à virus Zika guérit sans séquelles.

2.2. Complications de la maladie à virus Zika

Lors des épidémies en Polynésie et au Brésil entre 2013 et 2015, les scientifiques ont observé, chez des malades porteurs du virus Zika, une fréquence plus élevée de syndromes de Guillain-Barré, une forme de paralysie musculaire lentement réversible des membres inférieurs. Un lien direct entre le virus et la paralysie n’a pas encore pu être confirmé.

En Guadeloupe, début janvier 2016, les médecins ont détecté chez une adolescente un cas de myélite, inflammation de la moelle épinière avec altération des gaines de myéline qui entourent les fibres nerveuses.

Dans le nord-est du Brésil l’épidémie Zika débutée en 2013 a été accompagnée par une augmentation sensible des cas de microcéphalie (crâne et cerveau anormalement petits) chez les nouveaux-nés de mères contaminées pendant leur grossesse. Il est trop tôt pour affirmer le lien entre Zika maternel et microcéphalie, aucune preuve formelle n’ayant pu être démontrée et d’autres hypothèses étant encore à l’étude. Par précaution, les femmes enceintes contaminées par le virus Zika bénéficient d’échographies rapprochées dans les départements de la Guyane, de la Martinique et de la Guadeloupe.

2.3. Prévention de la maladie à virus Zika

En zone d’épidémie, la prévention individuelle repose sur la protection contre les piqûres de moustique : port de vêtements couvrant, application de répulsifs anti-insectes, protection des pièces et des lits par des moustiquaires imprégnées d’insecticide. Ces mesures s’appliquent également aux malades pour empêcher la contamination et la propagation du virus par de nouveaux moustiques. Par prudence, les rapport sexuels non protégés (et peut être les échanges de salive) sont déconseillés jusqu’au résultat des études en cours.

Il n’existe à ce jour aucun vaccin contre le virus Zika.

La prévention collective repose sur la destruction des larves de moustique par l’élimination et le traitement de tous les gîtes larvaires, c’est-à-dire de tous les récipients contenant de l’eau stagnante : soucoupes, pots de fleurs, réservoirs d’eau de pluie, pneus, bassines diverses. Les mares sont traitées à l’insecticide.

Le risque épidémique est jugé très faible en France métropolitaine malgré la présence croissante du moustique tigre dans le sud du pays.