ski nautique

Sport dans lequel le pratiquant, relié par une corde à un bateau à moteur qui le tracte, glisse sur l'eau en se maintenant sur un ou deux skis.

Né au début du xxe s., l'aquaplane est un sport qui connut un certain succès, tant en Europe qu'aux États-Unis. Il consiste à se faire remorquer par un bateau en se maintenant en équilibre debout sur une planche. Il fut supplanté, à partir des années 1920, par le ski nautique, où la corde est tenue en main et non plus fixée sur la planche elle-même.

Le ski nautique est vraisemblablement apparu simultanément en France, où les premiers essais eurent lieu sur le lac d'Annecy, accomplis par des chasseurs alpins en mal de neige, et aux États-Unis. Ce sport, qui peut se pratiquer aussi bien sur les eaux des lacs et des rivières qu'en mer, ne commença véritablement à se développer qu'après la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd'hui, le ski nautique est présent dans toutes les stations balnéaires. Ce sport en pleine croissance correspond aux nouvelles tendances : engouement pour les activités associées à la vitesse, mode des sports de glisse. La France recense en 1994 plus de 11 000 licenciés (pour environ 250 000 pratiquants).

La Fédération internationale de ski nautique, devenue l'Union mondiale de ski nautique, a été créée en 1946 ; l'année suivante apparaissait la Fédération française de ski nautique. Sport de démonstration aux jeux Olympiques de 1972, le ski nautique n'est cependant toujours pas une discipline olympique.

Parmi les grandes figures du ski nautique, on peut citer le Français Patrice Martin, qui cumule depuis l'âge de 14 ans les titres et les records du monde, l'Américain Samy Duvall, seul skieur ayant gagné quatre fois le combiné au championnat du monde (1981, 1983, 1985, 1987), le Britannique Mike Hazelwood, qui a dominé le saut pendant dix ans, et l'Américaine Shetter-Allen Liz, qui a gagné 11 titres de championne du monde de 1965 à 1975.

Les compétitions

Il existe trois types de grandes compétitions : les championnats nationaux, les championnats de groupe (par exemple le championnat d'Europe) et le championnat du monde, organisé tous les deux ans depuis 1949.

Une épreuve comporte trois classements par discipline (figures, slalom et saut) et un classement combiné.

Les figures

Chaque skieur doit effectuer le maximum de figures (ou tricks) en deux parcours de 20 secondes chacun.

Les figures sont constituées de retournements (rotation du skieur sur lui-même) d'un demi-tour à deux tours, à droite ou à gauche, en partant de la position avant ou arrière. Elles peuvent être réalisées dans le sillage ou dans la vague et pratiquées sur deux skis, sur un ski ou en traction corde au pied.

Le jury cote chaque figure selon sa difficulté et la qualité de son exécution, le vainqueur étant celui qui totalise le plus grand nombre de points.

Les skis utilisés sont plus courts (de 90 à 115 cm), plus larges et plus légers que ceux des autres disciplines. Ils ne comportent pas de dérive pour faciliter les pivotements.

Le slalom

Le concurrent doit slalomer sur un parcours long de 259 m et large de 23 m, balisé par six bouées. À chaque passage réussi, la vitesse du bateau est augmentée jusqu'à 58 km/h pour les hommes, 55 km/h pour les femmes, après quoi la corde est raccourcie progressivement de 18 m jusqu'à 10,50 m. Le nombre de bouées ainsi franchies est totalisé jusqu'à la chute.

Cette discipline extrêmement spectaculaire se pratique sur un monoski d'environ 1,65 m, doté d'une dérive pour mieux accrocher dans les virages.

Le saut

Il s'agit dans cette discipline d'effectuer le saut le plus haut possible. Le skieur est tracté en ligne droite à la vitesse maximale de 57 km/h pour les hommes, 51 km/h pour les femmes. Il doit passer sur un tremplin d'une hauteur de 1,80 m pour les hommes et 1,50 m pour les femmes. Ce passage de la surface de l'eau à celle, paraffinée et arrosée en permanence, du tremplin n'est pas sans danger.

Cette épreuve se pratique sur des skis spéciaux, plus longs (environ 1,80 m), plus larges et possédant des dérives très fines. Autrefois en bois, ils sont maintenant fabriqués en Kevlar ou en fibre de carbone.

La qualité d'un saut est conditionnée par la vitesse de passage sur le tremplin, la meilleure détente possible et enfin la bonne réception sur les skis, résultat d'une position correcte et équilibrée.

Le record du monde a été réalisé en 1993 par l'Américain Sammy Duvall avec un saut de 67,10 m.

Les autres disciplines

Moins connues du grand public, de nouvelles disciplines sont aujourd'hui en plein essor.

Le nu-pieds, ou « bare foot »

Le nu-pieds, ou « bare foot », discipline qui provoque un engouement croissant auprès du public, a été récemment codifié. Le skieur évolue sans ski à des vitesses supérieures à 60 km/h. Lors des compétitions, il doit effectuer les trois disciplines traditionnelles, slalom, figures et même saut (sur de petits tremplins).

Les courses

Discipline de vitesse et d'endurance, alliant motonautisme et ski nautique, les courses se pratiquent sur un ski large et épais conçu pour donner au skieur une plus grande stabilité. Les équipages (pilote, copilote et skieur) s'affrontent sur des circuits délimités par des bouées à des vitesses dépassant souvent 100 km/h.

Le téléski nautique

Depuis peu, certains plans d'eau sont équipés de câbles et de pylônes permettant de tracter simultanément une douzaine de skieurs. Le téléski nautique permet à chacun d'évoluer librement : slalom, acrobaties, sauts, bare foot ou simples glissades.