république

(latin republica, de res, chose, et publicus, public)

Forme d'organisation politique dans laquelle les détenteurs du pouvoir l'exercent en vertu d'un mandat conféré par le corps social. (En ce sens « république » s'oppose à « monarchie », mais ne se confond pas avec « démocratie », dans l'hypothèse, par exemple, d'une restriction du suffrage.)

Les républiques dans l'histoire

La définition du mot « république » a beaucoup varié dans l'histoire et le terme a recouvert des réalités politiques très diverses ; mais, dans la majorité des cas, il s'agit d'un régime dans lequel le chef de l'État n'est au pouvoir ni à vie ni de façon héréditaire.

1. L'Antiquité et le Moyen Âge

La république apparaît à Rome après la chute de la monarchie, vers 509 avant J.-C. quand les Romains se soulèvent contre leur roi, Tarquin. Le terme provient de l'expression res publica, elle-même issue de res populica, c'est-à-dire la « chose du peuple ». En cela, la république s'oppose à regnum (royaume), ou « propriété du roi ». Si cette notion fait du peuple la source du pouvoir politique et implique son intervention dans les affaires publiques, de façon directe ou indirecte, elle n'induit pas nécessairement un régime démocratique.

C'est le cas des républiques antiques, où la citoyenneté n'est accordée qu'à quelques individus et où le pouvoir est souvent dominé, comme à Rome, par de puissantes familles ; c'est aussi le cas des républiques aristocratiques apparues au Moyen Âge (à Venise notamment). En France, sous l'Ancien Régime, le terme de « république » est utilisé pour désigner l'État, dont la forme est pourtant monarchique (la République de Jean Bodin, 1576).

Pour en savoir plus, voir les articles Ancien Régime, Rome (jusqu'en 264 avant J.-C.).

2. Depuis le xviiie siècle

Dans De l'esprit des lois, publié en 1748, Montesquieu définit le gouvernement républicain comme celui « où le peuple en corps, ou seulement une partie du peuple, a la puissance souveraine ». Et c'est au xviiie s. que le terme, jusque-là réservé à des ensembles politiques de faibles dimensions, est appliqué pour la première fois – et dans une acception plus démocratique – à de grands pays, les États-Unis (formés en 1776) et la France (1792).

Il faut cependant attendre la fondation de la IIIe République (1870) pour que la France connaisse un régime républicain durable. Si les régimes de ces deux pays ont pu servir d'exemples de gouvernements démocratiques, les notions de république et de démocratie ne sont pas pour autant strictement superposables. Il existe en effet des régimes monarchiques ayant adopté le suffrage universel et le multipartisme (monarchies constitutionnelles), ainsi que des régimes républicains limitant le droit de vote et le nombre des partis.

Pour en savoir plus, voir les articles démocratie, monarchie.

Les républiques sœurs de la France

Diverses « républiques sœurs », dotées de Constitutions proches de celle de la France, et généralement éphémères, ont été proclamées dans les territoires occupés par les armées françaises à la fin du xviiies. :
– la République batave, formée par les Provinces-Unies (1795-1806) ;
– la République Cispadane, créée au Sud du Pô en 1796 et unie à la République Cisalpine (créée autour de Milan en 1797) pour former le royaume d'Italie en 1805 ;
– la République Cisrhénane (1797), constituée sur la rive gauche du Rhin ;
– la République Ligurienne (1797-1805), fondée autour de Gênes ;
– la République helvétique (1798-1803) ;
– la Iere République romaine (1798-1799), organisée sur le territoire des États de l'Église ;
– la République Parthénopéenne (janvier-juin 1799), fondée à Naples.