routier

Au Moyen Âge, et particulièrement pendant la guerre de Cent Ans, on appelait routiers les soldats pillards dont les bandes, en temps de paix, désolaient les campagnes.

En effet, en l'absence d'une armée régulière et permanente, le roi, au début d'un conflit, chargeait ses capitaines et ses seigneurs de recruter par contrat des mercenaires (on donnait le nom de « retenue » à ce recrutement). Ces mercenaires soldés, d'origine et de nationalités très diverses, étaient mal nourris, pas toujours payés et le plus souvent indisciplinés. De plus, chaque homme d'armes ne combattait pas seul - il avait à son service des « piétons » : écuyer, valet, page… - et, derrière l'armée, suivaient des bandes de parasites, de prostituées et de détrousseurs de cadavres. L'armée, sans intendance, devait trouver les moyens de sa subsistance dans les pays traversés, ce qui était l'occasion de pillages, de rapines et d'exactions diverses auxquels toute cette horde participait. Entre deux conflits (ou même pendant les hivers, lorsque les combats s'arrêtaient), ces bandes de « routiers » se répandaient dans les campagnes, vivant sur le pays, volant, violant, incendiant et au besoin tuant ceux qui leur résistaient et semaient la terreur sur leur passage.

À partir des traités de Brétigny et de Calais (1360), ces bandes, connues et redoutées sous divers noms (Grandes Compagnies, Tard-Venus, Truchins, etc.) sévirent de façon endémique dans de nombreuses régions. En 1365, Du Guesclin parvint, en les emmenant en Espagne défendre les droits d'Henri de Trastamare, à en débarrasser provisoirement le royaume mais, plusieurs générations plus tard, le même problème se retrouva posé après la paix d'Arras (1435), avec les bandes des Écorcheurs.