recrutement militaire

MILITAIRE

Avec l'organisation féodale, les seigneurs sont tenus, en théorie, d'amener à l'ost la totalité de leurs hommes. Mais la coutume limite cette obligation à un petit nombre de vassaux. Au service d'ost et de chevauchée s'ajoutent du xie au xive s. les milices communales. Après la création de gendarmes d'ordonnance (1445) et de francs archers (1448), les modes de recrutement les plus divers ont été simultanément employés dans les armées royales jusqu'au xviiie s. : volontariat ; racolage organisé au profit des capitaines, puis du roi ; conscription suivant le principe de l'obligation du service militaire ; emploi de mercenaires étrangers. La Révolution supprime ces derniers et réaffirme l'obligation du service militaire par tirage au sort, en complément du volontariat. Le décret du 24 août 1793 comprend en germe le principe de la nation armée et de la mobilisation des ressources économiques. Cependant, la conscription devient si impopulaire que Louis XVIII la supprime. Mais les ressources du volontariat sont insuffisantes et, à partir de 1818, on en revient au tirage au sort, atténué par l'exonération, qui permet, avec de l'argent, d'échapper aux « mauvais numéros ». Après la défaite de 1870, le service est de nouveau personnel et obligatoire, avec des inégalités : le tirage au sort départage ceux qui font cinq ans de service actif de ceux qui n'en font qu'un. À partir de 1905, la France adopte le principe de la nation armée, et la conscription est définitivement établie. Seuls l'âge et la durée des obligations varient en fonction des besoins. Avec l'expérience des deux guerres mondiales, il est apparu que la défense concernait aussi bien les civils que les militaires ; aussi la notion de service militaire a-t-elle été élargie à celle d'un service national. Cependant, celui-ci a été réformé par la loi du 28 octobre 1997. (→ service national.)