philhellénisme

Le philhellénisme est un mouvement de soutien aux Grecs, dans leur lutte contre les Turcs pour l'indépendance (1821-1829).

L'enthousiasme pour ce que l'on appelait la « régénération » des Grecs, se développa dans toute l'Europe et aux États-Unis, plus particulièrement en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Suisse et en Italie.

Une mobilisation européenne

Des « comités grecs » se formèrent : les plus importants à Londres (1823), puis à Paris et à Genève (1825), mais il y en eut aussi à Bruxelles, à Marseille, à La Haye, à Stockholm, à Munich ou à Philadelphie ; des souscriptions rassemblèrent des sommes très importantes ; il y eut des quêtes, des concerts, des expositions au profit des Grecs ; on écrivit un grand nombre de brochures ou des livres pour les défendre, des poèmes pour chanter leurs exploits ou pleurer leurs malheurs. Des images en tout genre, depuis des étiquettes commerciales, des assiettes, des papiers peints, jusqu'aux tableaux de maîtres (Delacroix : les Massacres de Scio ; Ary Scheffer…) témoignent encore de la popularité d'une cause pour laquelle se mobilisèrent des gens de toutes opinions et de toutes conditions : Chateaubriand et Benjamin Constant, des ducs et des généraux de l'Empire, des écrivains et des banquiers comme le Genevois Eynard… Le geste de Byron, parti combattre avec les Grecs et mort à Missolonghi, en 1824, est resté dans les mémoires. Venus d'un peu partout, des volontaires l'avaient précédé ou suivirent son exemple, vétérans des guerres de l'Empire, jeunes étudiants, commis de boutique… Certains d'entre eux, comme les généraux allemands Normann et Heideck, le colonel français Fabvier, l'amiral anglais Cochrane ou le général anglais Church, jouèrent un rôle de premier plan dans la guerre d'indépendance.

Pour récompenser leurs services, le nouveau roi de Grèce, Otton Ier, créa, en 1834, un ordre militaire, la médaille des Philhellènes.