observatoire de Haute-Provence

Situé à proximité de la ville de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'observatoire de Haute-Provence (OHP) est construit sur un domaine de plus d'une centaine d'hectares, à 650 m d'altitude.

Le choix de cet emplacement fut fixé après deux campagnes de prospection effectuées en 1924 et 1925. L'objectif était de délimiter une région où l'atmosphère soit limpide et stable. Décidée en 1936, la construction de l'observatoire fut réalisée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ; la mise en service du premier télescope de 1,20 m fut réalisée en 1942, et un télescope de 0,80 m fut installé en 1946.

C'est un observatoire d'accueil où les astronomes français et étrangers viennent effectuer des observations puis regagnent ensuite leur institut d'origine afin d'analyser le matériel obtenu avec les télescopes.

En outre, l'observatoire de Haute-Provence demeure à l'avant-garde de l'astrophysique observationnelle grâce à ses services techniques qui ont su moderniser certains instruments, étudier et construire de nombreux appareils auxiliaires, et multiplier l'emploi des récepteurs et des caméras numériques. Cette originalité explique la présence permanente d'une centaine d'ingénieurs, de techniciens, de personnels administratifs et d'entretien, l'équipe scientifique proprement dite ne comportant que quelques chercheurs.

Les treize coupoles disséminées sur le domaine abritent divers instruments d'observation. Le télescope de 1,93 m, abrité par une coupole de 20 m de diamètre, pèse 70 t et a une monture de type anglais à contrepoids. Son miroir, qui pèse 1,2 t, fut coulé en 1939 et taillé à l'Observatoire de Paris. Avec ce télescope, les observations peuvent être effectuées soit au foyer Newton, sur le côté du télescope, soit au foyer Cassegrain, sous le miroir primaire, soit au foyer coudé par renvoi de la lumière dans le bâtiment. Mis en service en 1958, cet instrument fut longtemps le plus puissant d'Europe. Son fonctionnement est assuré par un ordinateur spécialisé et il est principalement utilisé en spectroscopie stellaire et galactique.

Le télescope de 1,52 m fut mis en service en 1969 ; il est destiné à la spectroscopie à haute résolution et ne comporte qu'un foyer coudé. Le spectrographe dont il est équipé est le plus puissant de l'OHP ; grâce à sa taille et à de nombreux perfectionnements, ce spectrographe de grande qualité permet l'étude détaillée de la composition chimique des étoiles.

Les autres coupoles abritent des instruments de dimension plus modeste, mais dont le rendement scientifique reste très important. Ainsi, le télescope de 1,20 m, qui fut le premier instrument de l'observatoire, fut réaménagé afin de permettre une imagerie numérique fine des objets du ciel grâce à une caméra équipée d'un détecteur à transfert de charges (CCD).