monts Huangshan

Site de la Chine (Anhui), inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Les monts Huangshan sont très souvent évoqués dans la peinture et la poésie chinoises. Ce « paysage grandiose composé de nombreux rochers et pics granitiques émergeant d'une mer de nuages », ainsi que le décrit l'Unesco, figure depuis 1990 sur la Liste du patrimoine mondial à la fois pour son intérêt culturel et son exceptionnelle beauté naturelle. Le site est également inscrit, depuis 2003, sur la liste des parcs géologiques mondiaux en raison des particularités de sa structure et de ses strates géologiques.

Histoire du site

La région acquit les grands traits de sa physionomie il y a environ 100 millions d'années, au moment où, sous l'effet de mouvements de l'écorce terrestre, disparut une mer qui s'était formée là vers la fin du Précambrien. Puis, les glaciations du Quaternaire contribuèrent à modeler les paysages, notamment les vallées en auges et certains rochers aux formes extravagantes.

Huangdi, « l'empereur jaune », l'un des héros civilisateurs de la Chine antique, dont la tradition affirme qu'il vécut au IIIe millénaire avant J.-C., vint y fabriquer l'élixir d'immortalité, puis se baigna dans les sources d'eau chaude qui s'écoulent encore de nos jours au pied des montagnes. C'est en son honneur que, par un décret impérial de 747, le site, jusque-là connu sous les noms de « monts Yi » ou « monts You », fut renommé Huangshan, « montagnes Jaunes » ou « montagnes de l'Empereur jaune ». Par la suite, deux pics prirent les noms des ministres qui avaient accompagné Huangdi : Rong Cheng et Fu Qiu.

Sous les Yuan, 64 temples furent construits sur les flancs de ces montagnes. Sous la dynastie suivante, celle des Ming, le géographe Xu Xiake visita à deux reprises le mont Huangshan, qu'il considérait comme un paysage de montagnes exceptionnel. C'est également sous les Ming que débuta l'aménagement des sentiers empierrés et que furent taillées les escaliers du site.

En 1979, Deng Xiaoping gravit le Huangshan ; c'est à son instigation que fut aménagé le parc, avec la construction de la première ligne de téléphérique.

Le site

Le site occupe une superficie de 15 400 ha entourée d'une zone tampon de 14 200 ha ; il doit son succès à ses rochers dont les plus étranges ont reçu des noms particuliers (le « Rocher du moine à tête de cochon en train de manger un melon d'eau »), à ses sources d'eau chaude, à ses pins (le « Tigre noir » ou la « Griffe de dragon ») et surtout à la mer de nuages au-dessus desquels culminent les sommets.

L'altitude du site s'échelonne entre 600 m et 1 864 m (pic de la Fleur de lotus). Le climat est caractéristique du régime des moussons, avec une humidité moyenne dans l'air de 70 % ; les précipitations sont élevées (2 395 mm par an, avec un maximum en juillet), et le brouillard ou la brume noient le paysage environ 256 jours par an.

Le site inclut plusieurs sommets parmi lesquels les pics de la Fleur de lotus, Rong Cheng, Fu Qiu, Tiandu Feng (« pic de la Capitale céleste »), Shixin feng (« Pic où l'on commence à croire », 1 683 m), Shizhi feng (« pic du Lion », 1 690 m) et le Guangming ding (« pic de la Clarté »), au sommet duquel se trouve une station météorologique qui remplace un temple bouddhique construit sous les Ming.

Le parc a reçu 500 000 visiteurs en 1989, et 1,3 million en 2003, ce qui en fait l'un des sites les plus visités de Chine.