jardins botaniques royaux de Kew
Site du Royaume-Uni (Angleterre), inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Les jardins botaniques royaux de Kew sont situés à une dizaine de kilomètres du centre de Londres, au sud-ouest de la ville, sur les bords d'un méandre de la Tamise. Ils occupent une superficie totale de 132 ha, et accueillent des visiteurs depuis plus de deux siècles. Leur intérêt scientifique est fondamental, et ces jardins botaniques comptent parmi les plus célèbres du monde. Kew a été inscrit par l'Unesco sur sa Liste du patrimoine mondial en 2003, en raison notamment de sa « valeur universelle exceptionnelle ».
Histoire du site
Le futur site de Kew fut d'abord utilisé par les rois d'Angleterre comme terrain de chasse, avant de devenir, au xviiie s., la résidence d'été du roi George II. La propriété royale se composait alors des terres de Richmond Lodge, auxquelles s'ajoutèrent les jardins d'une propriété privée, White House, pour former les jardins royaux de Kew. Dans la seconde moitié du xviiie s., le jardin d'agrément commença sa mutation en jardin botanique. Une première partie de 3,6 ha fut réservée aux plantes médicinales, et 2 ha furent consacrés à un arboretum. À partir de 1759, le botaniste William Aiton commença le travail de classification des plantes conservées à Kew. En 1762, des arbres exotiques, parmi lesquels un gingko biloba, furent transplantés à Kew, en provenance de la propriété du duc d'Argyll, à Twickenham. Alors que se développait l'aspect scientifique et conservatoire du jardin, les rois se soucièrent de faire de Kew un jardin paysager. Des paysagistes anglais réputés, comme Lancelot Capability Brown ou, plus tard, William Chambers, y travaillèrent.
Les jardins botaniques royaux connurent un déclin au début du xixe s., jusqu'à ce que William Jackson Hooker en devînt le premier directeur en 1841. Des serres furent alors installées, dont Palm House ; la superficie de l'arboretum fut portée à 60 ha ; un herbier et une bibliothèque furent créés. Son fils, Joseph Dalton Hooker, qui lui succéda en 1865, fit terminer la serre Temperate House, d'une surface de 4 880 m2, qui abrite des plantes des régions tempérées chaudes de la Méditerranée, d'Afrique et d'Asie. Un laboratoire de chimie destiné à l'étude des plantes fut installé en 1870. Depuis 1987, une serre conservatoire permet de restituer, grâce à un appareillage moderne, les climats de dix régions différentes et d'y étudier les plantes qui y correspondent.
Kew et la recherche scientifique
Le développement des jardins botaniques en général est lié à celui de la science. Dans le cas de Kew, la conquête par la Grande-Bretagne d'un vaste empire colonial et les explorations scientifiques des xviiie et xixe s. ont amené les directeurs des jardins à donner une large place aux plantes tropicales. Ainsi, sir Joseph Banks ramena divers spécimens de plantes du voyage qu'il effectua en Australie avec Cook entre 1768 et 1771, et George III lui confia le soin des jardins de Kew en 1771 ; il lança alors les premières expéditions à l'étranger dont le but était d'augmenter les collections des jardins royaux. Parmi les « chasseurs de plantes » qui y participèrent, citons Archibald Menzie, Francis Masson et, plus tard, David Douglas, qui introduisit plusieurs plantes en Europe dont le sapin qui porte communément son nom (sapin de Douglas, Pseudotsuga menziesii).
L'herbier, ou « jardin sec », abrite la plus vaste collection au monde de plantes séchées.
Quelque cinq cents personnes sont employées sur le site, dont de nombreux horticulteurs chargés de l'entretien des collections de plantes vivantes, lesquelles représentent environ 10 % de la diversité mondiale de plantes vasculaires. Des étudiants du monde entier reçoivent une formation d'horticulture de haut niveau. Kew reçoit environ un million de visiteurs par an.