inrô
L'inrô est un petit étui à médicaments ou à fards ; ils se compose de trois, quatre, voire cinq réceptacles de bois léger s'emboîtant les uns dans les autres.
Le travail d'ajustage qu'implique l'emboîtage de ces réceptacles révèle, en même temps que son ancienneté, la toute première qualité d'un inrô. Les artistes contemporains ne sont en effet jamais parvenus à ajuster les compartiments de l'étui avec la maîtrise qui a fait que les anciens ébénistes japonais ont rendu ces cloisonnements invisibles, obtenant ainsi la plus parfaite continuité de la laque et des entrelacs du dessin. Un nombre considérable de manipulations était nécessaire aux opérations de laquage d'un inrô, dont l'ornementation (animaux, fleurs, personnages) pouvait en outre combiner l'incrustation de divers matériaux : nacre, or, argent, écaille, étain, ivoire, plomb, os, etc. La très petite dimension de l'objet (entre 6 et 16 cm) augmentait considérablement les difficultés d'un travail qui, exécuté à l'aide de pinceaux à poils courts, nécessitait de la part de l'artiste autant de dextérité que de patience.
Si la fabrication des premiers inrôs remonte vraisemblablement à la fin du xvie ou au début du xviie s., les plus beaux datent du xviiie s. ; ils sont signés, entre autres, Koma Kiu-Ryu, Kwan-Sho-Sai, Bun-Ryu-Sai, Jo-Ka-Sai, Shunsho.