honnête homme

Homme du monde accompli, d'un esprit cultivé mais exempt de pédantisme, agréable et distingué tant dans son aspect physique que dans ses manières, idéal de l'époque classique (xviie-xviiie s.).

Déjà présent chez Montaigne, la figure de l'honnête homme prit son expression définitive dans les œuvres classiques de la seconde moitié du xviie s. Il représentait l'idéal d'une société éprise d'ordre et d'équilibre, influencée par le cartésianisme, à l'époque de l'absolutisme monarchique et du classicisme.

Doué d'intelligence, mais aussi de courage et de générosité, l'honnête homme devait rester maître de lui-même, ne pas faire étalage de son savoir et se conformer aux bienséances. Dans son Honnête Homme ou l'Art de plaire à la cour (1630), qui s'inspire du Courtisan (1528) de B. Castiglione, N. Faret en brosse le portrait exemplaire : l'homme de cour cherche à gagner la faveur d'un prince et le sert, manifeste de la prudence, est à la fois galant et élégant. Parmi les autres théoriciens de l'« honnêteté », citons Guez de Balzac ou encore le chevalier de Méré (De la conversation, 1677).