chameau

(latin camelus, du grec kamêlos)

Chameau
Chameau

Camélidé d'Asie occidentale, méridionale et centrale portant deux bosses sur le dos, dit chameau de Bactriane, dont il existe une espèce sauvage et une espèce domestique.

1. Classification

Espèces : Camelus ferus (le chameau sauvage), Camelus bactrianus (le chameau domestique)

Genre : Camelus

Famille : camélidé

Ordre : artiodactyle

Infra-classe : euthériens

Classe : mammifères

2. Caractéristiques physiques

Le chameau mesure en moyenne un peu plus de 2 m en haut des bosses, pour un poids compris entre 600 kg à 1 t. Les chameaux sauvages sont plus minces que leurs cousins domestiques. Leurs bosses et leurs pieds sont plus petits, et leur pelage hivernal moins long.

Les chameaux sont remarquablement adaptés aux conditions extrêmes qui règnent dans leur environnement désertique. Leurs pieds, qui peuvent s’étaler largement sur le sol, comptent deux orteils très élargis, réunis par une sole à l’épiderme épais et résistant. Ces caractéristiques leur permettent non seulement de se déplacer aisément sur les sols rocailleux, mais aussi de marcher sans s’enfoncer sur le sable et la neige.

Ils supportent des amplitudes thermiques considérables, allant de - 40 °C en hiver à 55 °C en été. Les longs et épais poils hivernaux, qui forment une fourrure dense, tombent par plaques quand les températures diurnes augmentent. Le chameau possède des narines étroites qu’il peut fermer hermétiquement, tandis qu’une double rangée de cils fournis borde ses yeux, autant d’adaptations à l’agression des vents de sable.

3. Alimentation et boisson

Les chameaux se nourrissent de toutes sortes d'herbes et d'arbustes. Grâce à leurs bosses, qui referment d'importantes réserves de graisses, ils peuvent survivre sans manger pendant plusieurs semaines. Remarquablement résistants à la déshydratation (ils produisent des fèces sèches, une urine très concentrée, et ils transpirent très peu), ils peuvent aussi rester des jours sans boire. Lorsqu’ils rencontrent un point d’eau, ils peuvent alors avaler jusqu’à 57 litres en une fois. De plus, en l’absence d’eau douce, les chameaux ont la capacité de boire de l’eau salée – plus salée que l’eau de mer.

Mode de vie et reproduction

Les chameaux vivent essentiellement en groupes familiaux renfermant de 6 à 30 individus menés par un mâle dominant (→ société animale). Pendant la saison des amours (→ reproduction), les groupes peuvent se réunir en troupeaux plus importants pouvant atteindre une centaine d’animaux. Les chameaux sont nomades, et capables de parcourir des dizaines de kilomètres pour trouver de la nourriture ou de l’eau.

La gestation dure en moyenne 13 mois. Au printemps, les femelles donnent naissance à un seul jeune (rarement deux), capable de se tenir debout immédiatement et de marcher et courir au bout de quelques heures. Allaité jusqu’à l’âge de 1,5 ou 2 ans, il reste auprès de sa mère jusqu’à l’âge sa maturité sexuelle, entre 3 et 5 ans. Une même femelle met bas une fois tous les 2 ans en moyenne.

Chameau sauvage et chameau domestique

Le chameau aurait été domestiqué en Iran et au Turkménistan vers 2 500 ans avant J.-C. Il est utilisé comme animal de bât, et fournit aussi de la laine, du cuir, du lait, de la viande, de la graisse, tandis que ses excréments servent de combustible. On compte environ 1,5 millions de chameaux domestiques en Asie occidentale (Iran, Afghanistan), méridionale (Pakistan) et centrale (Kazakhstan, Mongolie, Chine).

Parallèlement, il existe une petite population de chameaux sauvages, fragmentée en trois sous-populations : deux dans le nord de la Chine et une dans le sud-ouest de la Mongolie (désert de Gobi). Une quatrième sous-population chinoise (dans le désert du Taklamakan) est sans doute éteinte aujourd’hui. Représenté par un petit millier d’individus (950 en 2004) à peine, le chameau sauvage est en danger critique d’extinction. En fait, il fait partie des dix mammifères les plus en danger de la planète.

Une étude génétique parue en 2008 et portant sur le patrimoine génétique du chameau domestique et du chameau sauvage a conclu qu’ils constituent deux espèces séparées et à l’histoire évolutive distincte. En d’autres termes, le chameau domestique ne descend pas du chameau sauvage (mais d’une espèce proche aujourd’hui disparue), pas plus que ce dernier ne représente une population férale (issue d’animaux domestiques échappés) – ce que l’on a longtemps cru. Selon cette étude, la séparation entre la lignée du chameau sauvage et celle qui a conduit au chameau domestique aurait eu lieu il y a environ 700 000 ans.

Pour en savoir plus, voir l'article sur le dromadaire (histoire évolutive, mode de vie, reproduction, écologie et menaces), voir le dossier dromadaire et chameau [faune]