central téléphonique
Le central téléphonique est le lieu où s'effectuent les opérations de commutation, dans un réseau téléphonique commuté (téléphonie fixe). Son rôle est d'établir pour chaque appel une continuité électrique entre les abonnés.
Structure d'un central
Pour assurer le travail de commutation dans un central, il faut des organes de mise en relation et des organes de commande.
Les premiers sont constitués par un réseau de connexion, des joncteurs et des auxiliaires de signalisation. Le réseau de connexion assure les fonctions de connexion et de concentration des lignes sur les joncteurs. Ceux-ci peuvent être du type joncteurs entrants, sortants et locaux. Les auxiliaires de signalisation, c'est-à-dire les récepteurs de numérotation et les envoyeurs-récepteurs, assurent la communication entre les centraux.
Les seconds sont constitués par une unité de commande, des explorateurs et des marqueurs. L'unité de commande est constituée d'un groupe de deux calculateurs ; elle assure le fonctionnement de l'ensemble du central. Les explorateurs, aussi nommés enregistreurs, permettent de suivre la progression de chaque appel selon une procédure d'interrogation-réponse. Les marqueurs sont des relais chargés d'exécuter les ordres de connexion donnés par l'unité de commande.
Les centraux manuels
Le principe de la commutation est le suivant : chaque ligne d'abonné aboutit sur le panneau vertical d'une table d'opératrice et est desservie par un joncteur, le jack, et une lampe d'appel. Quand le demandeur décroche, un courant alternatif est envoyé jusqu'au bureau téléphonique, et la lampe d'appel s'allume. Pour entrer en relation avec l'abonné, l'opératrice établit une liaison électrique en enfonçant entre les deux lames-ressorts du joncteur une fiche qui se trouve à l'une des extrémités d'un cordon souple appelé dicorde. L'autre fiche du cordon est enfoncée dans le joncteur de l'abonné appelé. S'il répond, l'opératrice met les deux abonnés en communication. Depuis la mise en place de l'automatique en 1925, seules certaines installations comportant un grand nombre de postes utilisent encore le système manuel.
Les centraux automatiques
L'appel de l'abonné est directement envoyé aux organes d'entrée du central sous forme d'impulsions électriques successives dues à la manipulation du cadran d'appel. Il existe trois sortes de systèmes automatiques : le système à organes tournants, le système crossbar et les systèmes électroniques.
Le système à organes tournants utilise des organes mécaniques à grand déplacement et à contacts glissants. Il est appelé système « pas à pas », car l'appel à travers le réseau se fait par pas successifs, au fur et à mesure de l'arrivée des impulsions de numérotation. Toutefois, l'entretien des organes mécaniques nécessite un personnel spécialisé, les vibrations nuisent à la qualité des contacts glissants, et le temps de recherche et de sélection est long.
Le système crossbar (à barres croisées) est plus rapide, car les déplacements mécaniques sont réduits au minimum, les contacts glissants et les vibrations sont évités. Les fonctions de décision sont exécutées par des relais. En France, deux types de matériel fondés sur ce principe ont été adoptés en 1960 : le CP 400, pour les réseaux de petite taille, et le Pentaconta, réservé aux réseaux plus importants. En 1990, les systèmes crossbar équipaient encore la majorité des centraux téléphoniques dans le monde.
Les systèmes électroniques ont été mis en place pour augmenter le nombre de communications et réduire l'encombrement.