cathare

(latin médiéval cathari, du grec katharos, pur)

Membre d'une secte religieuse du Moyen Âge, d'origine chrétienne.

La doctrine des cathares, qui trouve en pays d'oc une terre d'élection, s'apparente à la doctrine des bogomiles ou des pauliciens. Le catharisme, apparu dans le Limousin à la fin du xie s., s'étend au xiie dans le midi de la France : Toulouse, Carcassonne, Foix, Béziers en sont les principaux foyers. La doctrine repose sur un dualisme affirmant l'existence de deux principes premiers, celui du Bien, créateur du monde spirituel, et celui du Mal, créateur du monde matériel. L'homme, en se détachant de la matière, échappe à l'empire de Satan et s'unit au Dieu bon. Rejetant les sacrements de l'Église catholique, les cathares administraient un baptême de l'esprit, ou consolamentum, qui astreignait ceux qui l'avaient reçu (par imposition des mains) à une vie chaste et austère ; dans la hiérarchie cathare, on les appelait les « parfaits ». Les simples croyants, dits aussi « bons hommes », étaient tenus à des observances moins rigoureuses et recevaient le consolamentum à l'heure de la mort. Les cathares avaient leurs évêques et se considéraient comme une Église. Leur vie, empreinte de charité évangélique, leur valut de nombreux adeptes, mais l'Église catholique vit dans le catharisme un danger pour son unité et ses dogmes. La croisade des albigeois (1209-1229), voulue par Innocent III et conduite par Simon de Montfort au profit des Capétiens, désorganisa le mouvement cathare, soutenu par les grands féodaux du sud de la France. La chrétienté ne gagna rien à la féroce répression exercée contre les hérétiques ; le patrimoine culturel français en fut appauvri et le seul bénéficiaire fut la dynastie capétienne.