apôtre

(bas latin apostolus, du grec apostolos, envoyé de Dieu)

Philippe de Champaigne, la Cène
Philippe de Champaigne, la Cène

Nom qui désigne dans les premiers temps de l'Église soit les douze disciples choisis par Jésus, soit les premiers messagers de l'Évangile appelés par vocation particulière (en particulier Paul).

Les douze disciples de Jésus

D’après la tradition des Évangiles, c’est Jésus lui-même qui, parmi ses disciples, en choisit douze « pour être avec lui et pour les envoyer prêcher la Bonne Nouvelle ». Ce sont Simon (appelé Pierre), André (son frère), Jacques et Jean (tous deux fils de Zébédée), Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques (fils d’Alphée), Thaddée et Simon le Zélote, et enfin Judas Iscariote – lequel, après avoir trahi Jésus, est remplacé par Matthias. Ce nombre de douze est le rappel symbolique des douze tribus d’Israël.

Dans les Actes des Apôtres, saint Luc donne une définition précise de ce titre, à propos de l'élection de Matthias, appelé à remplacer le traître Judas. Ceux qui portent le nom d'« apôtres » ont vécu avec Jésus tout au long de sa vie publique, « depuis le baptême de Jean le Baptiste jusqu'au jour où il leur fut enlevé ». Envoyés en mission, ils ont reçu de Jésus une autorité qui fait d'eux les fondateurs du nouvel Israël, les colonnes de l'Église.

Les messagers de l’Évangile

Les apôtres des temps apostoliques

Associant étroitement les apôtres à son œuvre, Jésus les envoie d’abord en mission en Galilée (Marc, VI, 7-13), puis, après sa résurrection, à travers le monde entier (Matthieu, XXVIII, 18-20). C’est Pierre qui, à la Pentecôte, proclame aux nombreux juifs venus en pèlerinage à Jérusalem le caractère divin de Jésus, mort et ressuscité pour sauver les hommes. Ils forment ainsi le premier noyau de la communauté chrétienne et répandent dans les synagogues de Palestine, puis dans celles des grandes cités de l’Orient, le message évangélique.

Les principaux apôtres postérieurs

Pour que leur œuvre se poursuive, les apôtres se sont entourés d'auxiliaires ou ont nommé des successeurs qui, comme Philippe ou Barnabé, ont pu recevoir à leur tour le titre d'apôtre. Toutefois, afin d’éviter toute confusion et/ou usurpation, la tradition a rapidement réservé aux seuls Douze le titre d'apôtre. Les « temps apostoliques » recouvrent l'époque de leur existence.

À leur groupe s’est s'adjoint Paul, après sa conversion. Surnommé l'Apôtre des gentils, il n'a pourtant pas vécu avec Jésus, n'a pas été témoin de la résurrection, à la façon des Douze. Néanmoins, lors de sa vision sur le chemin de Damas, il a reçu directement du Christ ressuscité la charge de l'apostolat auprès des païens (I Corinthiens, IX, 1 ; Galates, I, 11-17). Le milieu dans lequel il a exercé sa mission (parmi les païens) a donné une dimension universelle à la mission des Douze.