anaphore

(latin anaphora, du grec anaphora, action d'élever)

Reprise du même mot au début de phrases successives, afin de renforcer l'énoncé et d'établir des symétries. (Exemple : Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire, / Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire [Corneille].)

En linguistique, processus par lequel un segment du discours (dit anaphorique) renvoie à un autre segment (dit antécédent) apparu dans le même contexte.

Dans la phrase : En rentrant, j'ai trouvé Jean chez moi; il y était depuis deux heures, il y a anaphore de Jean par il et de chez moi par y. Les anaphoriques renvoient au contexte linguistique et non, comme les déictiques, à la réalité extralinguistique. Ainsi le démonstratif ce a un emploi déictique dans Ce livre est beau et un emploi anaphorique dans Il y a un livre sur la table; je veux ce livre. Les pronoms et adjectifs démonstratifs et possessifs, les relatifs, les pronoms personnels de 3e personne sont des anaphoriques; mais l'article, certains verbes (par ex. faire), certains adverbes (par ex. ainsi) peuvent aussi jouer ce rôle. Les phénomènes d'anaphore permettent l'agencement économique et cohérent du discours; leur étude relève à la fois de la syntaxe et de la sémantique.

→ rhétorique, figure