allitération

(anglais alliteration, du latin ad, vers, et littera, lettre)

Répétition des consonnes initiales ou intérieures dans une suite de mots pour obtenir un effet d'harmonie, de pittoresque ou de surprise (par exemple « De Ce Sacré Soleil dont je Suis deSCendue » [Racine]).

L'allitération concerne, en principe, le seul jeu des consonnes, par opposition à l'assonance, jeu des voyelles. Attestée en grec et en latin, elle apparaît dans la poésie en langues romanes comme un artifice rhétorique, sans relation obligée avec la structure du vers. Elle peut toucher plusieurs vers. Elle fleurit dans la lyrique des troubadours et des trouvères, chez les rhétoriqueurs (fin du xve s.-début du xvie s.), chez les classiques (l'effet des sonorités offre un soutien au sens), puis, surtout, chez les symbolistes, qui recherchent des effets d'harmonie suggestive ou de musicalité :

Ô Rêveuse pour que je plonge
Au pur délice sans chemin
Sache par un subtil mensonge
Garder mon aile dans ta main.

(Mallarmé)

L'allitération joue un rôle important dans l'ancienne poésie germanique et scandinave, et chez les romantiques européens.

→ rhétorique, figure