Unita

sigle de União Nacional para a Independência Total de Angola, en français Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola

Ancienne organisation de lutte armée contre le gouvernement angolais créée en 1966 par Jonas Savimbi et devenue, depuis 2002, parti politique.

L'Unita, mouvement de libération

L'Unita est, avec le Mouvement populaire (MPLA) et le Front national de libération de l'Angola (FNLA), l'un des trois mouvements nationalistes angolais qui, tout en restant concurrents, luttent pour l'indépendance de l'Angola contre le colonisateur portugais. Elle est fondée en 1966 par Jonas Savimbi, un dissident du MPLA, et recrute essentiellement parmi l'ethnie majoritaire des Mbundus, concentrés dans le centre du pays.

Les accords d'Alvor, signés en janvier 1975 et prévoyant la mise en place d'un gouvernement provisoire quadripartite (Portugal, MPLA, Unita, FNLA), ne sont pas respectés. Peu après le départ des derniers soldats portugais, une guerre civile s'installe entre les mouvements nationalistes, instrumentalisés par les grandes puissances dans une logique Est-Ouest. Alors que le MPLA, massivement soutenu par les Soviétiques et les Cubains, progresse rapidement et contraint le FNLA à l'exil, l'Unita, très affaiblie, doit se replier à Huambo. Elle reçoit, à partir de 1975, le soutien de l'Afrique du Sud puis, dans les années 1980, celui des États-Unis, et mène des actions de guérilla.

Forte de ses avancées militaires, elle négocie en mai 1991 les accords d'Estoril et de Bicesse qui prévoient l'organisation d'élections multipartites sous le contrôle des Nations unies en 1992. Le MPLA en sort largement vainqueur et son secrétaire général, José Eduardo Dos Santos, remporte le premier tour de l'élection présidentielle devant J. Savimbi. Mais l'Unita, bien que disposant de 70 sièges de députés au Parlement (sur 220), rejette le verdict des urnes et reprend ses opérations militaires.

L'Unita, principal parti d'opposition

Isolée sur la scène internationale (hormis le soutien du Zaïre) et sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies, elle est contrainte de signer le protocole de Lusaka, qui met fin aux hostilités (novembre 1994) et permet la formation d'un gouvernement d'union nationale, auquel participent plusieurs ministres issus de ses rangs. Reconnu comme parti politique en mars 1998, l'ex-mouvement rebelle refuse toutefois son intégration politique et, condamné par le Conseil de sécurité qui gèle ses avoirs et impose un embargo, reprend la lutte armée cinq mois plus tard.

La mort de son leader charismatique, J. Savimbi, tué au cours d'une offensive de l'armée en février 2002, affaiblit considérablement l'Unita qui accepte la capitulation et signe en avril un accord de cessez-le feu prévoyant le désarmement de ses quelque 50 000 combattants. Lors de son premier congrès de parti politique légal (juin 2003), l'Unita élit à sa tête Isaías Samakuva (réélu en 2007). Principal parti d'opposition, elle peine cependant à incarner une alternative politique crédible face au MPLA, et parvient, malgré un taux de participation de 87 %, à ne préserver que 16 députés lors des élections législatives de 2008.