U.N.S.A.-Éducation

nom pris en 2000 par la Fédération de l'Éducation nationale (F.E.N.)

Organisation groupant plusieurs syndicats des personnels de l'enseignement.

D'abord partie intégrante de la C.G.T., la Fédération de l'Éducation nationale, dénommée jusqu'en 1946 Fédération générale de l'enseignement, s'en sépare en 1948, sans toutefois adhérer à la C.G.T.-F.O. qui se constitue alors.

Syndiquant tous les personnels de l'Éducation nationale, la F.E.N. regroupe de nombreux syndicats dont les plus importants sont le S.N.I. (Syndicat national des instituteurs), qui devient en 1969 le S.N.I.-P.E.G.C. (Syndicat national des instituteurs et des professeurs d'enseignement général des collèges) et le S.N.E.S. (Syndicat national de l'enseignement secondaire), qui devient en 1966, à la suite de sa fusion avec le Syndicat national de l'enseignement technique, le Syndicat national des enseignements du second degré (classique, moderne, technique). Selon ses statuts, la F.E.N. est une fédération autonome de « syndicats autonomes ». Elle est divisée en tendances. Tout au long de son histoire, la F.E.N. a été dirigée par la tendance proche du parti socialiste dite d'abord « autonome » puis, à partir de 1971, Unité, Indépendance et Démocratie (U.I.D.), qui recueille longtemps entre les deux tiers et les trois quarts des voix. La deuxième tendance, qui recueille entre 20 % et 30 % des voix, est dite « cégétiste » avant de prendre le nom d'Unité et Action (U.A.) en 1966. Elle rassemble des communistes, des socialistes de gauche et des chrétiens. Dès 1967, U.A. obtient la majorité au sein du S.N.E.S. puis du Syndicat national de l'éducation physique (S.N.E.P.) et, au lendemain de 1968, et sous une autre appellation que celle d'U.A., du S.N.E.Sup. (Syndicat national de l'enseignement supérieur). La troisième tendance (5 à 10 % des voix) est celle de l'École émancipée, d'origine syndicaliste révolutionnaire, mais dirigée par des trotskistes.

À ces luttes de tendances derrière lesquelles se profilent des oppositions de type politique s'ajoutent des oppositions catégorielles entre instituteurs et professeurs. Les premiers sont partisans d'une « école fondamentale », de la maternelle jusqu'à la fin de la 3e, qui serait leur domaine et qui ferait éclater l'enseignement secondaire. Les seconds défendent l'unité et la qualité d'un enseignement secondaire dans la pure tradition des humanités. La F.E.N. s'est entourée d'un réseau d'organisations diverses de type coopératif, mutualiste et associatif, réunies depuis 1972 dans le Comité de coordination des œuvres mutualistes et coopératives de l'Éducation nationale (C.C.O.M.C.E.N.).

Au cours de la décennie 1980, la F.E.N. demeure de loin la première organisation du monde enseignant. Mais après avoir atteint ses effectifs les plus élevés en 1978 (550 000 adhérents déclarés), elle subit une forte érosion et compte en 1991 moins de 400 000 membres. En son sein, la direction fédérale et le S.N.I.-P.E.G. insistent sur l'innovation pédagogique et souhaitent un rapprochement poussé avec la C.F.D.T. et F.O., dont la F.E.N. subit la concurrence, tandis qu'une forte minorité s'y oppose résolument. Ces désaccords aboutissent à un éclatement de la Fédération qui, en 1992, prononce l'exclusion du S.N.E.S. et du S.N.E.P. En 1993, les deux syndicats exclus et une dizaine d'autres syndicats dissidents forment une fédération concurrente, la Fédération syndicale unitaire (F.S.U.). Après avoir rassemblé 550 000 adhérents en 1978, la F.E.N. en compte environ 150 000 à la fin des années 1990. Faisant partie depuis 1994 de l'Union nationale des syndicats autonomes (U.N.S.A.), elle prend en décembre 2000 le nom de U.N.S.A.-Éducation.