la Sauve-Majeure

Cette abbatiale est sans conteste l'un des monuments les plus spectaculaires de tout le pays bordelais. Son nom vient directement du latin silva major (la grande forêt).

HISTOIRE

C'est en effet en plein bois que saint Gérard, originaire de Corbie, vint s'y établir en 1079, y fondant un établissement monastique, bâtissant l'abbatiale et défrichant les terres. Dès le xiie s. l'abbaye bénédictine était à la tête de nombreuses dépendances dans tout le Sud-Ouest (Bordelais, Périgord, Agenais), et même en Aragon. Mais la Sauve souffrit vite de sa position dans une région marquée par les conflits militaires de la fin du Moyen Âge. Le nombre des moines ne cessa de diminuer à partir du xve s. À la Révolution, l'abbaye était en piteux état et les bâtiments conventuels servirent alors de prison.

Des vestiges resplendissants

Bien qu'en ruine, les restes de l'abbatiale sont cependant grandioses : la nef triple à cinq travées était soutenue par dix gros piliers, le clocher, très élevé et en bon état, s'appuie sur la quatrième travée méridionale. Il se termine selon un plan hexagonal et est orné de fenêtres ogivales, datant sans doute des environs de 1230.

La partie la plus spectaculaire de l'église reste cependant le chœur et les absidioles (recouverts d'une voûte en cul-de-four). Le chœur contient en effet de superbes chapiteaux romans dont certains sont historiés (Daniel dans la fosse aux lions, Samson, animaux fabuleux, etc.).

Il faut noter toutefois que beaucoup d'autres chapiteaux ont disparu (certains étant exposés au Cloisters Museum, à New York). Au sud du transept des fouilles récentes ont dégagé les restes d'un cloître. À l'extérieur restent conservées l'abside et les absidioles.