Philips Electronic

Les origines : la fabrication de lampes d'éclairage

La société Philips Electronic est fondée en 1891 à Eindhoven (Pays-Bas) par deux banquiers, Frederik Philips et son fils Gerard, dans le but de commercialiser des lampes à incandescence, marché dont l'essor paraît prometteur en raison du développement de l'éclairage électrique. Trois ans plus tard, l'entreprise connaît de graves difficultés, et la famille Philips songe à la liquider. Le salut vient de l'extérieur et de la prospection des marchés allemand et russe qui, tous deux, ont une taille bien supérieure au marché domestique néerlandais, trop exigu. Ces circonstances sont à l'origine du développement de la firme : commerce et finance comptent autant que la production elle-même, les Philips convenant rapidement que la clé du succès réside dans l'exportation. L'accord Phoebus de 1930, qui instaure un cartel mondial sur le marché des lampes et du verre, traduit cette volonté d'internationalisation qui, de géographique, va devenir technique.

Diversification de la production de matériels électriques

La maîtrise technologique acquise par Philips en matière de soudure du verre et du métal, deux matières dont la dilatation diffère avec la chaleur, lui permet de diversifier sa production, profitant en cela de la forte croissance de produits électriques des années 1940 et 1950. Des lampes d'éclairage, Philips est amené à concevoir des lampes radio, puis les postes de radio eux-mêmes, production étendue aux postes-émetteurs et aux appareils de radiologie. Philips a ainsi axé sa stratégie commerciale sur une idée simple : fabriquer tout ce que peut vendre un distributeur de produits électriques grand public. Lampes, radios, réfrigérateurs, aspirateurs, cuisinières, machines à laver, matériel audio et vidéo – Philips est l'inventeur du Compact Disc – autant de créneaux où Philips a adopté une stratégie d'intégration verticale, étant à la fois producteur et distributeur de ses propres produits.

Recentrage des activités

L'activité de Philips est aujourd'hui articulée autour de quatre divisions : l'éclairage, qui entre pour 10 % dans le chiffre d'affaires de l'entreprise ; avec 25 % du chiffre d'affaires, le secteur des produits d'électronique grand public, qui connaît une révolution technologique importante, affectant tant le domaine de la télévision que celui de l'Internet, des DVD ou de la téléphonie mobile et constituant une source de profits nouveaux ; les composants et semi-conducteurs ; enfin l'électronique professionnelle. L'activité discographique de Philips, regroupée au sein de la marque Polygram, créée en 1972, a été cédée en 1998 au groupe canadien Seagram pour plus de 9 milliards d'euros. Ce désengagement récent en matière d'édition musicale, qui a suivi les multiples cessions intervenues dans les domaines des cartes à puce ou des activités médicales, correspond à une stratégie de marque où seuls les produits labellisés Philips, connus du public, sont vendus par le groupe. Ce regroupement d'activités s'accompagne d'un processus de restructuration important – sur les 269 sites de production que compte Philips, l'entreprise néerlandaise compte en fermer 1/3 à l'échéance 2002 – marqué par une forte compression de ses effectifs, qui s'établit, en 1999, à 256 000 personnes.