Montagnards

Club des Jacobins
Club des Jacobins

Députés de la Montagne, qui siégeaient, à la Convention, sur les gradins les plus élevés. (Sous la IIe République, on donna aussi le nom de Montagnards à la gauche des deux assemblées.)

1. Sous la Convention nationale (1792-1795)

1.1. Un groupe disparate…

Peu nombreux à l'origine (113 députés sur 749), les Montagnards, qui finirent par grouper plus du tiers de l'Assemblée au printemps 1793 (300 députés), ne constituaient pas un parti politique, mais un groupe sans existence officielle et divisé en multiples tendances en fonction de la personnalité de ses membres dont les plus connus furent Desmoulins, Collot d'Herbois, Billaud-Varenne, Fabre d'Églantine, Legendre, Le Bas, Saint-Just, Fouché, Couthon, etc.

1.2.… d'où émerge un triumvirat : Danton, Marat, Robespierre

Mais parmi eux, dès la fin septembre 1793, émergèrent trois hommes qui durent à leur commune hostilité aux Girondins d'avoir été considérés comme les trois chefs de la Montagne (les triumvirs), bien qu'ils se soient souvent opposés : Danton, Marat et Robespierre.

Élus de Paris et des villes, les Montagnards faisaient l'apologie de la journée du 10 août et de la dictature de fait de la Commune, excusant même les massacres de Septembre. Adversaires de la monarchie, membres des Jacobins ou des Cordeliers, ils s'opposaient aux Girondins.

1.3. Victorieux des Girondins

Républicains et révolutionnaires comme ces derniers, ils souhaitaient, en revanche, un régime centralisateur. Plus proches de la petite bourgeoisie et des milieux populaires, ils défendirent mieux les intérêts de ces dernières classes, n'hésitant pas à s'appuyer sur les sans-culottes et à préconiser des mesures sociales.

Minoritaires et en butte à la violente hostilité de la Gironde du 21 septembre 1792 au 2 juin 1793, ils surent profiter des maladresses de leurs adversaires (accusations portées contre les triumvirs dès le 25 septembre ; ouverture sans témoin par Roland de l'Armoire de fer ; procès du roi ; défaites extérieures) pour rallier à eux les classes populaires, s'assurer le contrôle des clubs des Cordeliers et des Jacobins, et, finalement, imposer la création du Tribunal révolutionnaire (10 mars 1793), des comités révolutionnaires et de surveillance (21 mars 1793), du Comité de salut public (6 avril 1793), d'abord dominé par Danton. Les sans-culottes ayant réussi à éliminer la Gironde (3 mai et 2 juin 1793), les Montagnards s'assurèrent dès lors le contrôle presque absolu du gouvernement et imposèrent une politique de salut public face à la triple menace fédéraliste, royaliste et extérieure.

Pour en savoir plus, voir les articles Convention nationale, Louis XVI, Révolution française.

2. Sous la IIe République (1848-1851)

Sous la IIe République, on donna aussi le nom de « Montagnards » aux députés de la gauche de l'Assemblée constituante (1848) et de l'Assemblée législative (1849). Constitués en groupe politique le 8 novembre 1848, et au nombre de 56, ils firent campagne sur le thème du droit au travail. Ils obtinrent 180 élus aux élections de 1849, mais, à la suite de la manifestation de la Garde nationale qu'ils organisèrent le 13 juin 1849, 34 d'entre eux furent déchus, et 31 sièges soumis à la réélection ; 21 Montagnards ayant été réélus (10 mars 1850), le parti de l'Ordre prit des mesures pour les éliminer, les contraignant à se regrouper en sociétés secrètes, dont la menace favorisa le ralliement des modérés autour de Louis Napoléon Bonaparte.

Pour en savoir plus, voir l'article assemblées politiques en France depuis 1789.