les monastères de Haghbat et de Sanahin

Sites historiques d'Arménie, inscrits respectivement en 1996 et 2000 sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Les deux complexes monastiques, localisés au nord de l'Arménie, dans les régions de Tumanian et de l'Alaverdi, furent érigés entre les xe et xiiie siècles, sous la dynastie des rois Bagratides. Ils constituent un témoignage précieux de l'art et de l'architecture religieuses qui connurent leur apogée dans l'Arménie médiévale.

À l'origine, le monastère de Haghbat, véritable centre spirituel régional, se développa autour de l'église de la Sainte-Croix d'inspiration byzantine, construite entre 976 et 991. Elle fut dotée d'un porche en 1201 et d'un campanile en 1245. Les bâtiments conventuels, quant à eux, sont typiques de l'architecture caucasienne en bois : on distingue deux églises, celles de Saint-Grégoire l'Illuminateur (1005) et de Saint-Astvatsatsin, un vaste cloître (1257), plusieurs sépultures, une bibliothèque à arcades ainsi qu'un réfectoire, ces deux derniers édifices datant de la fin du xiiie siècle. L'ensemble s'abrite derrière un mur d'enceinte au-delà duquel fut dressée en 1233 la forteresse de Kalan, afin de protéger le monastère des invasions mongoles.

Sanahin fut à l'origine fondé par des prêtres arméniens fuyant les persécutions de l'Empire byzantin. Regroupés ici, ils fondèrent en 966, sur les ruines d'une chapelle du ve siècle, l'église du Saint-Rédempteur, le principal bâtiment du complexe. Bientôt s'ajoutèrent au site l'église de Saint-Astvatsatsin et la chapelle ronde de Saint-Grégoire l'Illuminateur (1061), l'Académie des Magistrats, la bibliothèque (1063), ainsi qu'une tour défensive (xiiie siècle). L'ensemble, complété par les bâtiments résidentiels des moines et par des tombes, connut un irréversible déclin après les invasions mongoles de 1235.