GPRF
sigle de Gouvernement provisoire de la République française


Gouvernement qui se substitua, en juin 1944, à Alger, au Comité français de libération nationale (CFLN), et qui, installé à Paris à partir d'août, succéda à l'État français jusqu'au 16 janvier 1947.
Le représentant de la nation
Reconnu officiellement par les Alliés (3 octobre 1944), présidé par le général de Gaulle, le Gouvernement provisoire s'affirme comme le représentant de la nation, afin d'éviter l'administration par les Alliés de la France libérée et d'assurer le rétablissement des institutions républicaines.
Reconnu officiellement par les Alliés, il poursuit la guerre (ce qui permet à la France de participer à la signature de la capitulation allemande et d'obtenir une zone d'occupation en Allemagne), puis entreprend la reconstruction politique et matérielle du pays.
La reconstruction politique de la France
Après l'épuration des collaborateurs et des serviteurs de Vichy et la suppression des autorités locales mises en place lors de la Libération (comités de libération, milices patriotiques), il installe de nouveaux préfets et organise les élections municipales, cantonales puis législatives (1945), qui mettent en placent une Assemblée constituante dominée par les socialistes, les communistes et les démocrates-chrétiens.
En novembre, le général de Gaulle, confirmé dans ses fonctions, forme un nouveau gouvernement où ces diverses tendances sont représentées, y compris les communistes.
La reconstruction économique et sociale
D'importantes réformes économiques et sociales sont entreprises par le Gouvernement provisoire, conformément au programme élaboré par le Conseil national de la Résistance. L'État institue des comités d'entreprise, instaure la Sécurité sociale, prend le contrôle des secteurs clés de l'économie, dirigée et planifiée (création du Commissariat général du plan de modernisation et d'équipement, devenu en 2006 le Centre d'analyse stratégique), du Commissariat à l'énergie atomique et crée l'École nationale d'administration (ENA).
À l'extérieur, le GPRF – exclu des conférences de Yalta et de Potsdam – signe un accord avec l'URSS (décembre 1944), reçoit la capitulation de l'Allemagne (mai 1945) et s'engage dans la reconquête de l'Indochine.
En désaccord avec le projet de Constitution préparé par l'Assemblée, le général de Gaulle démissionne en janvier 1946. Le GPRF est alors présidé successivement par Félix Gouin, Georges Bidault et Léon Blum, puis dissous après la ratification de la Constitution (référendum d'octobre 1946) et la mise en place des nouvelles institutions de la IVe République (janvier 1947).