FLN

sigle de Front de libération nationale

Mouvement nationaliste, puis parti politique algérien.

1. Du mouvement insurrectionnel au parti unique

Le Front de libération nationale est formé lors de l'insurrection du 1er novembre 1954, par la fusion du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, 1946) – à l'exclusion de la fraction dissidente du MNA de Messali Hadj – , de l'UDMA (Union démocratique du manifeste algérien, 1946) de Ferhat Abbas, et de l'Association des ulémas (Ben Badis, 1935). Élément moteur de l'insurrection algérienne pendant la guerre d'Algérie (1954-1962), il se transforme entre 1962 et 1964 en parti du Front de libération nationale (PFLN) et demeure pendant longtemps la principale formation politique de l'Algérie (parti unique très lié à l'armée et à l'État de 1963 à 1989, sous les présidences de Ahmed Ben Bella, Houari Boumediene et Chadli Bendjedid ).

2. L'éclipse du parti

Après la révision constitutionnelle de 1989 qui favorise le multipartisme et la liberté d'expression, il est devancé par le Front islamique du salut (FIS) aux élections locales de juin 1990, malgré tous les moyens dont il disposait en tant que parti-État ; il n'en conserve pas moins la direction du pays mais

voit son influence quelque peu réduite au sein du gouvernement formé en juin 1991 par Sid Ahmed Ghozali. Lors du premier tour des élections législatives (décembre 1991), l'effondrement de son audience se confirme (15 sièges lui étant virtuellement acquis, contre 188 au FIS). En janvier 1992, le processus électoral est suspendu et des institutions de transition sont mises en place ; le FLN perd alors officiellement le contrôle du pouvoir. Un moment tenté, sous l'impulsion d'éléments rénovateurs, de devenir une véritable force d'opposition (1994-1995), il revient ensuite à une ligne plus conservatrice.

Le FLN en quête de leadership

Aux élections législatives de 2002, l'ex-parti unique, dirigé par Ali Benflis depuis septembre 2001, remporte, malgré une participation très faible, la majorité absolue avec 199 des 389 sièges de l'Assemblée nationale. Mais, depuis son 7e (1998) et surtout son 8e Congrès (mars 2003), au cours duquel A. Benflis est plébiscité et réélu pour une période de cinq ans, le FLN est en proie à une grave crise interne : à quelques mois de l'élection présidentielle d'avril 2004, le contrôle du parti est devenu un enjeu capital entre les partisans de A. Benflis et ceux du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Ces derniers, regroupés sous la bannière d'un « mouvement de redressement », engagent une série d'actions judiciaires aboutissant, le 30 décembre 2003, à la suspension du parti. Celui-ci ne se présente pas moins aux élections de 2004, mais ne remporte que 6,42 % des voix, contre 84,99 % pour le président sortant.

La reprise en main

La réélection de A. Bouteflika à la tête de l'État, qui conduit à la démission du secrétaire général A. Benflis (avril 2004), suscite une reprise en main de la formation politique par les partisans du premier. En 2005, le parti fait de A. Bouteflika son président et nomme Abdelaziz Belkhadem secrétaire général. Celui-ci devient un an plus tard, en mai 2006, Premier ministre, à la tête d'un gouvernement d'« alliance présidentielle » qui rassemble, outre le FLN, le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas, islamiste modéré).

En juin 2008, c'est Ahmed Ouyahia, du RND, qui le remplace à la tête du cabinet – auquel il continue de participer en tant que ministre d'État. Le FLN de A. Belkhadem – qui représente l'aile gauche et nationaliste et la principale composante de cette coalition –, est, depuis lors tout comme cette dernière, régulièrement conforté par les urnes, malgré des taux d'abstention préoccupants. Ainsi aux législatives de mai 2007 la victoire de l'Alliance présidentielle face à une opposition divisée est-elle éclipsée par la très faible mobilisation des électeurs (35,5 %). Les élections locales de novembre qui voit cette dernière « remonter » à près de 44 % rassurent quelque peu le pouvoir, d'autant que le FLN arrive en tête, avec 30 % des suffrages. Et c'est officiellement avec une participation établie autour de 75 % que le président Bouteflika, candidat « indépendant » soutenu par l'Alliance, obtient en avril 2009 un troisième mandat.

En 2012, la large victoire du FLN aux élections législatives (221 députés sur 462 mais avec une abstention toujours très importante) masque la fronde qui se développe à l’intérieur du parti à l’encontre de la direction de A. Belkhadem. Ce dernier, accusé par ses opposants de se servir du parti pour ses ambitions personnelles, est destitué à la fin janvier 2013. Resté plusieurs mois vacant, le poste de secrétaire général est occupé, depuis le 3 septembre 2013, par Amar Saadani, un proche du président Bouteflika, à l'issue d'une « élection » controversée.

Pour en savoir plus, voir les articles Ahmed Ben Bella, guerre d'Algérie, histoire de l'Algérie, Algérie : vie politique depuis 1962.