Dragons asiatiques
L'expression « dragons asiatiques » désigne à l'origine quatre pays de l'Asie orientale, qui ont connu une phase d'expansion économique et de modernisation extrêmement rapide à partir des années 1960.
Il s'agit de deux cités-États, Hongkong (désormais rattaché à la République populaire de Chine) et Singapour, et de deux pays plus importants, davantage d'ailleurs par leur population que par leur étendue, puisque les densités de population y sont très fortes : la Corée du Sud et l'île de Taiwan, officiellement République de Chine.
Ces pays présentent un certain nombre de caractères communs : la position littorale a favorisé l'ouverture de leur économie vers l'extérieur ; ils ont profité de la proximité du Japon, qui leur a montré l'exemple et leur a fourni un marché et des investissements ; ils ont aussi bénéficié de l'aide américaine, pour des raisons stratégiques. Tous quatre ont aussi connu des phases d'activité spécialisée, où ils ont au départ profité du bas prix de leur main-d'œuvre. Mais cette phase est maintenant révolue, les productions sont plus diverses, plus techniques, et l'économie n'est plus dominée par les intérêts étrangers, puisqu'il s'est formé des capitalismes autonomes. Les quatre dragons présentent cependant des différences considérables entre eux. Leur démarrage économique a profité d'avantages initiaux différents : capital commercial et activité portuaire à Hongkong et Singapour, investissements massifs de grandes firmes et de capitaux d'État en Corée, aide des États-Unis et activité de petites entreprises à Taiwan.
Comme le Japon, les quatre dragons commencent maintenant à investir massivement dans des pays proches, comme la Thaïlande, l'Indonésie, voire le Viêt-nam ou les régions littorales de la Chine. Aussi, ces pays et régions commencent à connaître une modernisation et une croissance économique rapides, et l'on tend maintenant à les inclure eux aussi parmi les « dragons asiatiques », ce qui peut paraître pour le moins prématuré.