Attac

Association internationale de citoyens et d'associations locales ou nationales pour la taxation des capitaux.

L'association Attac a été créée en France en 1998, sur l'initiative de l'équipe rédactionnelle du mensuel Le Monde diplomatique. Dans son éditorial de décembre 1997 intitulé « Désarmer les marchés », le directeur de ce journal, Ignacio Ramonet, écrivait notamment : « Le désarmement du pouvoir financier doit devenir un chantier civique majeur si l'on veut éviter que le monde du siècle à venir ne se transforme en une jungle où les prédateurs feront la loi. » Indiquant que ce sont 1 500 milliards de dollars qui s'échangent chaque jour dans le monde, il appelait à jeter d'urgence quelques « grains de sable dans ces mouvements de capitaux dévastateurs » notamment pour les populations les plus pauvres, et demandait la suppression des paradis fiscaux, une augmentation de la fiscalité des revenus du capital, et une taxation des transactions financières. En mars 1998 eut lieu une première rencontre de syndicats, d'associations et de groupes divers, qui se fixa pour but de promouvoir l'idée d'une taxe de 0,1 % sur les mouvements de capitaux, dite « taxe Tobin », du nom d'un économiste ayant obtenu le prix Nobel, qui en avait proposé le principe en 1972 – mais qui récusa par la suite cette idée.

L'« Association pour la taxation des transactions pour l'aide aux citoyens » (Attac) fut officiellement constituée le 3 juin 1998, et ses représentants tinrent leur première conférence de presse le 9 juin. Depuis, Attac s'est développée dans une cinquantaine de pays, sur la base d'une plate-forme internationale élaborée à la fin de 1998. Elle regroupe à la fois des personnes physiques et des personnes morales, associations, syndicats, organisations non gouvernementales ou autres.

Attac prône une façon « citoyenne » et démocratique d'influer sur les marchés financiers ainsi que sur l'activité des sociétés transnationales. L'association juge que l'activité financière et économique mondiale actuelle tend à évacuer la préoccupation démocratique, pour ne viser que le profit, au détriment des groupes humains les plus démunis et les plus vulnérables de la planète. L'association demande notamment l'annulation de la dette des pays du tiers-monde, la fin des « paradis fiscaux », l'interdiction de la brevetabilité du vivant (plantes et animaux), et un plus grand rôle des citoyens dans l'organisation et la gestion des services publics, de santé, d'enseignement, de diffusion de la culture. Outre un travail d'analyse critique et de production d'information, Attac cherche à développer des propositions alternatives concrètes, souvent en partenariat avec d'autres organisations non gouvernementales.