Amphiaraos

Dans la mythologie grecque, guerrier et devin argien, fils d'Œclès et d'Hypermnestre.

Gendre (ou beau-frère) d'Adraste, roi d'Argos, qu'il chassa d'abord de son trône avant de se réconcilier avec lui et d'épouser sa fille (ou sa sœur), Ériphyle, dont il eut deux fils : Alcméon et Amphilocos, et deux filles.

Ce valeureux guerrier, qui avait pris part à l'expédition des Argonautes et à la chasse au sanglier de Calydon, avait hérité de son bisaïeul Mélampous des dons de prophétie qui lui permirent de prévoir l'échec de Polynice et des Sept Chefs argiens, dont il blâmait l'arrogance, dans leur expédition contre Thèbes ; il refusa dès lors de prendre part à cette entreprise, en pressentant qu'il devait y trouver la mort. Mais il fut trahi par Ériphyle, à qui Polynice avait offert un collier d'or pour qu'elle lui indiquât la retraite de son époux. Contraint de se joindre à cette expédition, Amphiaraos fit jurer à ses fils de venger sa mort ; il combattit sous les murs de Thèbes et, après la défaite qu'il avait prévue, alors qu'il s'enfuyait et était près d'être rejoint par Périclymenos qui le poursuivait et s'apprêtait à le transpercer de sa lance, Zeus ouvrit sous son char un gouffre où il disparut. Le maître de l'Olympe lui accorda l'immortalité ainsi que le pouvoir d'accorder des oracles.

Son premier sanctuaire (Amphiaraion), à Thèbes, fut ensuite transféré à Oropos (Attique), dans la vallée du Charadra, où Amphiaraos était également invoqué comme dieu guérisseur. À l'époque des guerres médiques, l'oracle avait acquis une grande notoriété ; Hérodote (VIII, 133-135) raconte que Mardonios le fit consulter avant la bataille de Platées, durant l'hiver de 480 à 479 avant J.-C.

Amphiaraos est le héros d'un poème de Theodor Körner (1791-1813) mis en musique par Franz Schubert en 1815 (Lied, D. 166).