Académie d'Athènes

L'Académie était un des lieux de promenade favoris des Athéniens, dans l'Antiquité.

Ce bois, au nord-ouest d'Athènes, devait son nom à Akadêmos, héros légendaire local en l'honneur duquel on avait sans douté élevé, dans une époque reculée, un hérôon ou sanctuaire rustique. L'endroit fut également consacré à Athéna qui y possédait un temple et une enceinte sacrée où poussaient douze oliviers sacrés (moriai) issus d'une bouture de l'arbre sacré planté par Athéna sur l'Acropole ; on en tirait de l'huile offerte aux vainqueurs des concours Panathénaïques. C'était un bois sacré entouré de murs par Hipparque (527-514 avant J.-C.). D'autres dieux et héros y avaient des autels et un sanctuaire y était consacré à Prométhée où les pèlerins des Panathénées venaient allumer leurs flambeaux. Il y avait encore trois gymnases pour les éphèbes. Les pistes couvertes des gymnases servaient aux exercices des éphèbes et aux causeries des sophistes. À la fin de sa vie (vers 388-387 avant J.-C.), Platon y fonda son école philosophique où il réunissait ses disciples. Il possédait une propriété dans le voisinage et c'est dans ce domaine, consacré aux Muses, qu'il prodigua son enseignement et qu'il fut enterré. Son disciple Speusippe et ses successeurs y continuèrent les leçons du maître.

Les restes de l'Académie ne présentent aujourd'hui qu'un intérêt archéologique. On a mis au jour les vestiges d'un bâtiment datant de l'Helladique Ancien (2300-2000 avant J.-C.), dit Maison d'Akadêmos, et ceux d'un édifice qui présente plusieurs points communs avec la « maison sacrée » d'Éleusis, d'époque géométrique. Près de la « maison sacrée », d'époque géométrique, le Service des Anastyloses a reconstruit un puits en terre, du ive siècle avant J.-C., découvert dans la partie Nord du chantier de fouilles.

On a également mis au jour quelques tronçons de la route de l'Académie au Dipylon, bordée de tombes, les substructions du gymnase, remanié au ve siècle après J.-C. et, un peu plus loin, les vestiges d'un bâtiment carré de 40 m de côté, qu'on suppose être le Mouseion, dédié aux Muses, ou l'Académie de Platon.

On a exhumé des vestiges d'habitats dont certains datent de l'époque mycénienne. D'autres vestiges, plus anciens, remontent au IIIe millénaire avant J.-C., en particulier ceux d'une maison de forme elliptique. Il convient aussi de citer la découverte d'un tronçon, long de 130 m, d'un mur qui pourrait être le côté Ouest de l'enceinte de l'Académie.

COLONE (ATTIQUE)

À l'Est de l'Académie se dresse le tertre de Colone (56 m). Cette petite colline faisait partie du dème de Colone (Kolônos), modeste bourg dit Kolônos Hippios pour le distinguer de celui de Kolônos Agoraios. Sophocle, qui y naquit, l'immortalisa dans son Œdipe à Colone. C'est en cet endroit, consacré à Poséidon Hippios et à Athéna Hippia (protecteurs des chevaux), tout près d'un sanctuaire des Euménides, qu'Œdipe aveugle, banni de Thèbes et conduit par Antigone, trouva asile en Attique et y disparut mystérieusement. Une autre butte située non loin (colline Skouzé) répond au sanctuaire de Déméter Euchloos (« qui favorise la verdure »).