ère

(bas latin aera, nombre)

Point de départ de chaque chronologie particulière.

ANTIQUITÉ

Dans l'ère grecque des olympiades, on exprime les dates en indiquant le numéro de l'année dans l'olympiade en cours (période de 4 ans) et le nombre d'olympiades écoulé depuis le point de départ adopté, 776 avant J.-C. Ce système de chronologie resta longtemps en usage chez les Grecs et les Romains, même après l'abolition des jeux Olympiques (394).

À l'époque hellénistique, les ères se multiplièrent. On compta les années à dater de la prise du pouvoir par le chef de la dynastie : ère des Séleucides (312 avant J.-C.), ère des Sassanides (224 avant J.-C.), ère de Yazdgard III (632 après J.-C.). Ptolémée, au iie s. après J.-C., créa l'ère de Nabonassar (Nabounâsir), le plus ancien souverain auquel il ait pu remonter, qui prit le pouvoir à Babylone en 747 avant J.-C. Les Romains ont utilisé des systèmes de datation établis à partir de la fondation de Rome et se référant à la liste des consuls. L'ère de Rome (ab urbe condita) la plus communément adoptée par les historiens commence en 753 avant J.-C. L'ère des indictions débute en 312 avant J.-C. Elle fut assez employée au haut Moyen Âge, tant en Orient qu'en Occident. On faisait en outre usage dans l'Empire d'une multiplicité d'ères différentes : à celles de l'époque hellénistique s'ajoutaient des ères locales, propres à des villes ou à des provinces. L'ère chrétienne (ou dionysienne) remonte à Denys le Petit, qui l'établit au vie s. en s'appuyant sur des traditions de comput pascal. Elle a pour origine la naissance du Christ, mais il semble en fait établi aujourd'hui que celle-ci est antérieure de 4 ou 5 ans à l'époque que lui a assignée Denys le Petit. On distingua longtemps plusieurs styles, selon la date adoptée pour le début de l'année (25 décembre, 1er janvier, 1er mars, 25 mars, Pâques). Les pays musulmans ont adopté l'ère de l'hégire (fuite du prophète à Médine, vendredi 16 juillet 622 après J.-C.). En Inde, l'ère la plus usitée est l'ère shaka, qui correspond à 78-79 après J.-C.

  • 1759 L'Italien Giovanni Arduino distingue trois principaux âges de roches (ères primaire, secondaire et tertiaire).