Wallonie ou Région wallonne

Wallonie
Wallonie

Région de la Belgique, de langue française (avec une minorité germanophone), formée de cinq provinces (Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur).

  • Superficie : 16 847 km2
  • Population : 3 563 060 hab. (recensement de 2013)
  • Nom des habitants : Wallons
  • Capitale : Namur

GÉOGRAPHIE

L'entité régionale

Par opposition à Flandre, on donne le nom de « Wallonie » à la partie francophone de la Belgique. Bornée à l'O. et au S. par une frontière politique, la Wallonie est délimitée, au N. et à l'E., par la ligne de démarcation des parlers romans et germaniques. Le tracé de cette ligne sinueuse, qui ne coïncide avec aucune frontière naturelle, politique ou administrative, coupe horizontalement la Belgique, des environs de Visé (au N.-E. de Liège) jusqu'à Mouscron. Ainsi, la Wallonie correspond pratiquement à l'ensemble des provinces du Hainaut, de Namur, de Liège et de Luxembourg, auquel il faut ajouter le sud du Brabant. La région wallonne regroupe un peu moins du tiers de la population de la Belgique. L'origine de la frontière linguistique qui sépare, depuis le Moyen Âge, les Flamands au N. et les Wallons au S. a fait couler beaucoup d'encre. On pense communément qu'elle correspond, dans son dessin d'ensemble, à la façade septentrionale de la colonisation romaine (ier-ve s.).

N'ayant eu, dans le passé, aucune unité historique, la Wallonie est une entité culturelle assez récente. Elle doit son nom (apparu en 1844-1845) et sa signification au dualisme wallo-flamand, dont la conscience s'est surtout manifestée après la fondation du royaume de Belgique en 1830. Cette conscience n'a cessé de s'affirmer depuis la fin du xixe s., époque à laquelle s'organisa un mouvement wallon décidé à faire respecter, contre la poussée flamande, l'unilinguisme français de la Belgique de 1830, puis, une fois acquises les victoires du flamingantisme, à sauvegarder les aspirations et les droits politiques, économiques et linguistiques de la communauté wallonne. La Wallonie est devenue une région partiellement autonome (1970), puis l'une des trois Régions de l'État fédéral de Belgique (1993). Elle couvre le territoire de deux régions linguistiques, la région de langue allemande composée des cantons d'Eupen et de Saint-Vith (854 km2, soit 2,8 % du territoire national), à l'est, et la région de langue française, souvent confondue avec la Wallonie elle-même.

Géographie physique

Les plateaux

La partie nord de la Wallonie est une région de plateaux dont l'altitude va en augmentant vers le sud jusqu'à la ligne de crête ardennaise ; ils forment les terrains les plus anciens du pays.

Les bas plateaux montent lentement, de 50 à 220 mètres, jusqu'au bord du sillon Sambre-Meuse. Ce sont les régions belges naturellement les plus fertiles grâce à une couverture de limon. Le paysage y est largement ouvert, paysage d'openfield dans le Hainaut, le Brabant et la Hesbaye. Grandes cultures et prairies entourent villages et grosses fermes avec cour intérieure. Le plateau du Condroz se développe au sud du sillon Sambre-Meuse et s'élève progressivement de 200 à 350 m. La présence de limon y est fréquente mais en nappes discontinues : des petits massifs de feuillus y voisinent avec des terroirs agricoles où l'on rencontre de riches domaines avec châteaux et grosses fermes. Les vallées de la Meuse et de l'Ourthe y constituent des zones touristiques très fréquentées. Dans l'Entre-Vesdre-et-Meuse se développe le plateau de Herve ; puis, entre le Condroz et l'Ardenne s'étale une longue dépression argilo-schisteuse dénommée Fagne-Famenne ; c'est une des plus mauvaises régions agricoles du pays : des prairies et quelques forêts dans la partie nord et presque uniquement des forêts coupées de quelques terres de cultures sur sols argileux de décalcification dans la partie sud, constituée d'une bande à calcaire, ou Calestienne, qui renferme les plus belles grottes du pays (Han-sur-Lesse, Rochefort, Remouchamps…).

L'Ardenne

Au sud, l'Ardenne est la plus vaste région du pays ; elle est faite d'un ensemble de hautes surfaces de plus de 500 m, au climat plutôt rude, aux sols souvent médiocres, isolées les unes des autres par des vallées profondes. Elle est constituée de plusieurs sous-régions: les Hautes Fagnes (avec le signal de Botrange : 694 m), la retombée septentrionale, l'Ardenne centrale traversée par les vallées de la Lesse, de l'Ourthe et de la Sûre, la retombée méridionale sillonnée par la Semois, puis l'Ardenne occidentale à l'ouest de la Meuse. L'Ardenne est d'abord une vaste étendue forestière (des hêtres lorsqu'il s'agit de forêts « naturelles » et des épicéas dans le cas contraire) mais c'est aussi un ensemble de clairières agricoles sur les replats et dans les vallées ; par ailleurs, sur les sols humides des hauts plateaux se sont développées des landes et des tourbières.

La Lorraine belge

Plus au sud encore, s'étale la Lorraine belge. Le relief y est fait d'une suite de trois côtes, ou cuestas (sur des grès ou des calcaires), et de dépressions (sur des marnes ou des schistes) allongées d'ouest en est. C'est une région aux altitudes plutôt faibles, entre 300 et 450 m, au climat souvent plus favorable qu'ailleurs en Belgique, notamment sur le versant méridional de la troisième cuesta.

Les activités

Les axes et les ressources

La Région wallonne s'articule en premier lieu le long d'un axe ouest-est, s'étendant de Tournai à Eupen, le long des vallées de la Haine, de la Sambre, de la Meuse et de la Vesdre ; ce qui correspond aux principales zones industrielles développées au xixe s., notamment autour de Charleroi et de Liège. Ce « sillon wallon » regroupe les secteurs industriels traditionnels centrés sur la métallurgie, l'électronique et la chimie et c'est aussi le principal axe d'urbanisation regroupant toutes les grandes villes. Les densités de la population et des activités y sont faibles, exception faite de l'ouest du Brabant wallon dans la mouvance de Bruxelles et de la région d'Arlon-Athus, en contact étroit avec le grand-duché de Luxembourg et la France, espace traditionnellement industriel. Un deuxième axe d'articulation de l'espace wallon, va de Bruxelles à Arlon via Namur, moins fort que le sillon Sambre-Meuse, mais en développement.

Frappée de plein fouet par les crises industrielles (fermeture des charbonnages, restructuration de la sidérurgie), la Région a entrepris un long effort de conversion tant de ses activités que de ses territoires (nombreuses friches) et de sa population (en termes de formation notamment). Dans le Brabant wallon, l'industrie est plus diversifiée et, au sud-est, a été créé un Pôle européen de développement (PED) en collaboration avec la France et le Grand-duché de Luxembourg.

Un des atouts essentiels de la Wallonie est sa situation géographique, au centre du quadrilatère Nord-Pas-de-Calais - Randstad Holland - Ruhr - Lorraine ; elle constitue, dès lors, un lieu de passage obligé, d'autant que son système de transport est particulièrement bien adapté aux conditions actuelles du marché : un réseau autoroutier composé d'axes est-ouest et nord-sud, un réseau ferroviaire plus ou moins parallèle au réseau autoroutier et fait de lignes électrifiées, un réseau de voies navigables axé sur l'axe Sambre-Meuse, interconnecté au canal Albert, au canal Anvers-Bruxelles-Charleroi et à l'Escaut, et des aéroports (Bruxelles, Charleroi et Liège).

C'est aussi une zone agricole importante (agroalimentaire). Elle bénéficie également d'autres atouts : des richesses naturelles comme l'eau, la forêt, surtout en Ardenne, de nombreuses carrières (schiste, grès, calcaire, dolomie, porphyre), un environnement souvent vert, un potentiel touristique : villes historiques, patrimoine architectural (abbayes, églises, châteaux), sites naturels nombreux et variés, festivals historiques, carnavals (Binche, Malmédy et Stavelot) et manifestations folkloriques.

Cependant, le taux de chômage reste particulièrement élevé et les niveaux de vie bas. Le vieillissement de la population wallonne (qui s'accroît moins vite que la population flamande) tend à aggraver une situation déjà fragile.